Attaque déjouée du Thalys : les zones d'ombre de l'enquête

Après deux jours de garde à vue du suspect, Ayoub El Khazzani, les zones d'ombre restent nombreuses dans l'enquête sur l'attaque déjouée vendredi dans le Thalys Amsterdam-Paris.

  • Qui est Ayoub El Khazzani?
Il est né le 3 septembre 1989 - à Tétouan (nord du Maroc) selon Le Parisien. Il a vécu sept ans en Espagne, d'abord à Madrid et ensuite à Algésiras (Andalousie, ville située en face du Maroc), entre 2007 et mars 2014. Selon El Pais, il a été arrêté à trois reprises en Espagne pour trafic de drogue, deux fois à Madrid en 2009, une fois à Ceuta, enclave espagnole sur la côte marocaine. Il a été détenu une fois pour ces faits.

S'étant fait repérer par des discours islamistes radicaux légitimant le jihad, il était fiché fin 2012, selon le journal espagnol, comme "potentiellement dangereux" et inscrit dans la base de données partagée par les polices de l'espace Schengen. Selon un enquêteur français, le jeune homme a vécu d'emplois précaires et baigné dans la petite délinquance et la marginalité, à la limite de la rue.

On ne sait pas de quel milieu il est issu, où, quand et comment il s'est radicalisé.

  • Que prévoyait-il de faire dans le Thalys 9364?
Faire un massacre, cibler des gens, les détrousser? Maîtrisé par trois jeunes passagers américains et un père de famille britannique, le jeune homme, torse nu, était armé d'une kalachnikov, d'un pistolet automatique et d'un cutter. Des armes qu'il a prétendu avoir trouvées fortuitement - version jugée fantaisiste - et décidé d'utiliser pour attaquer des voyageurs, avant de se montrer moins disert.

  • Qu'a-t-il fait ces derniers mois?
Les services antiterroristes espagnols ont signalé en février 2014 à leurs collègues français qu'il était susceptible de venir en France. Les Espagnols assurent qu'il a effectivement déménagé dans l'Hexagone, sans préciser où, ce que les Français ne confirment pas. Les mêmes sources espagnoles ajoutent qu'il a voyagé en Syrie depuis la France, avant d'y revenir, information que les enquêteurs français assurent ne pas avoir.

Après le signalement de février 2014, les services français ont émis  à son propos une fiche "S" (pour "sûreté de l'Etat"). Mais sa trace se perd jusqu'au 10 mai 2015, quand il est localisé à Berlin où il a embarqué pour Istanbul, selon une source du renseignement français. Dix jours plus tard, les services espagnols ont informé leurs homologues français qu'El Khazzani s'était installé en Belgique.

Depuis, plus rien jusqu'à ce qu'il monte dans le Thalys, vendredi à Bruxelles.

  • Quels sont ses liens avec les mouvements islamistes?
En Andalousie, il a fréquenté des mosquées radicales et les enquêteurs français tentent de déterminer s'il a bien séjourné en Syrie comme le disent les Espagnols - ce qu'il nie - et y a pris des contacts avec les milieux islamistes.

Les enquêteurs belges s'interrogent sur ses liens éventuels avec des islamistes de la ville de Verviers, l'un des principaux foyers de radicalisation en Belgique.

Vendredi soir, après avoir procédé à son interpellation, les policiers ont fouillé le Thalys 9364 et vérifié l'identité des passagers, à la recherche d'éventuels complices. Il n'y a pas eu d'interpellation.
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