Attentats de Paris : l'enquête sur Coulibaly s'accélère

L'enquête sur la prise d'otages du supermarché casher de Paris s'est accélérée avec la découverte dans la nuit de samedi à dimanche de la possible "planque" d'Amedy Coulibaly, désormais soupçonné de plusieurs attaques en Ile-de-France.

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Son ADN avait déjà été isolée sur les lieux de la fusillade de Montrouge (Hauts-de-Seine), au cours de laquelle une policière avait été tuée jeudi. Or un lien a également pu être fait entre une des armes retrouvées dans le supermarché de la Porte de Vincennes et les balles utilisées contre un joggeur grièvement blessé mercredi soir à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), lieu de résidence d'Amedy Coulibaly.

A l'épopée sanglante menée ces derniers jours par ce délinquant multirécidiviste de 32 ans -déjà condamné dans une affaire d'extrémisme islamiste, pourrait s'ajouter l'explosion d'une voiture piégée jeudi soir à Villejuif (Val-de-Marne). C'est en tout cas ce qu'affirme une vidéo postée dimanche matin sur internet, mais rapidement retirée, qui attribue à Amedy Coulibaly la prise d'otage, l'assassinat de la policière et l'explosion de la voiture.

Dans ce montage vidéo qui n'a pas été authentifié, un homme ressemblant fortement au suspect apparaît face à la caméra pour se réclamer de l'organisation jihadiste État islamique (EI) et revendiquer un lien avec l'attaque mercredi de Charlie Hebdo par les frères Kouachi.

Une proclamation qu'avait faite Amedy Coulibaly lui-même dans un entretien téléphonique avec BFMTV pendant la prise d'otages. Quatre personnes ont péri lors de cette attaque antisémite. On savait déjà Coulibaly fortement armé, puisqu'à l'issue de l'assaut, deux pistolets Tokarev, deux Kalachnikov ou encore des bâtons d'explosif avaient été découverts dans le supermarché.

'Vous attaquez le califat, on vous attaque' 

Les enquêteurs viennent de découvrir qu'il l'était probablement encore plus en tombant lors d'une série de perquisitions nocturnes sur sa possible "planque" à Gentilly (Val-de-Marne). Un appartement déniché notamment en faisant parler ses relevés téléphoniques et les bornes activées par son téléphone.

Mais également, selon une source proche de l'enquête, à la faveur du "tuyau" d'un témoin qui aurait reconnu Coulibaly. Ce dernier pourrait à partir du 4 janvier s'être établi dans ce logement où ont été retrouvés une carte vitale et une carte d'identité à son nom, de même que quatre autres pistolets Tokarev, un revolver, des munitions, des téléphones, des bombes lacrymogènes, un gyrophare, un gilet tactique, des jumelles. Se trouvaient également dans l'appartement un Coran et des bannières semblables à celles utilisées par le groupe EI, semblable à celle accrochée derrière l'homme revendiquant l'attaque de Montrouge sur la vidéo postée dimanche matin. Si cette découverte peut contribuer à éclairer l'organisation logistique de Coulibaly, de nombreuses questions demeurent, notamment sur ses cibles.

Pourquoi aurait-il tiré sur un joggeur à Fontenay-aux-Roses? Pourquoi avoir ouvert le feu sur la policière de Montrouge? "Les frères de notre équipe, ils ont fait Charlie Hebdo", indique l'homme sur la vidéo diffusée dimanche matin, dans une référence à l'attaque de l'hebdomadaire satirique mercredi par les frères Saïd et Chérif Kouachi, qui ont péri vendredi à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), où ils s'étaient retranchés dans une imprimerie. "Je suis sorti aussi un peu contre la police", poursuit-il, "pour que cela ait plus d'impact", ajoute-t-il. "On arrive à se synchroniser pour sortir en même temps", continue l'homme présenté comme Coulibaly. "Vous attaquez le califat, on vous attaque". Ces images étaient en cours d'analyse dimanche par les enquêteurs.

Déjà saisi de l'enquête sur l'attaque de Charlie Hebdo, sur la fusillade de Montrouge et la prise d'otages de Vincennes notamment, le parquet de Paris a de son côté annoncé dimanche qu'il se saisissait des investigations sur les tirs contre le joggeur de Fontenay-aux-Roses, qui relèvent désormais elles aussi de l'antiterrorisme.
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