Attentats du 13 novembre: le mystère plane toujours sur la "dernière cellule"

Quatre terroristes doivent attaquer le Stade de France. Deux d'entre eux se feront sauter le 13 novembre 2015, près du lieu. Mais des interrogations planent toujours sur les deux autres, arrêtés sans avoir accompli la mission confiée par leur donneur d'ordre.

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Un mois et demi avant les attentats de Paris, au moins quatre hommes débarquent parmi les réfugiés sur l'île grecque de Leros. Des éléments de l'enquête menée en Autriche, où ils ont été arrêtés, et dont l'AFP a eu connaissance, font apparaître de nouveaux protagonistes, de nouveaux liens et de nouvelles questions sur le parcours de cette cellule jihadiste partie de Syrie.

Les investigations avaient déjà révélé le rôle clé d'un donneur d'ordre de l'organisation Etat islamique, "Abou Ahmad", que les enquêteurs belges pensent avoir identifié comme Oussama Atar, un vétéran du jihad belgo-marocain de 32 ans, passé par les geôles américaines d'Irak dans les années 2000.

Arrêtés le 10 décembre 2015 dans un centre de réfugiés à Salzbourg, en Autriche, l'Algérien Adel Haddadi et le Pakistanais Mohamed Usman ont reconnu après de nombreuses dénégations avoir été missionnés avec deux kamikazes du Stade de France par ce donneur d'ordre pour frapper le pays. Ils sont écroués en France depuis cet été.

A Raqqa, en Syrie, les quatre hommes ne se connaissaient pas jusqu'au jour où Abou Ahmad les a "choisis, armés, financés" pour "tuer des gens en France et y commettre des attentats-suicides", selon une source proche du dossier. Dans ses auditions, Adel Haddadi, considéré comme le meneur du groupe, a affirmé avoir d'abord été approché par un mystérieux Saoudien, non identifié à ce stade: "Celui qui m'a dit qu'on allait en Europe. En France", a-t-il dit aux enquêteurs autrichiens.

Un projet ininterrompu


Les quatre hommes avaient quitté la Syrie fin septembre 2015. Aidés par des passeurs, ils avaient débarqué sur l'île grecque de Leros le 3 octobre en se mêlant aux migrants. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu: deux des trois futurs kamikazes du Stade de France, présentés comme des Irakiens, ont continué leur voyage en Europe, sans leurs deux compagnons de voyage, qui ont été interpellés, trahis par leurs faux papiers syriens. Ils seront bloqués 25 jours en Grèce, pendant lesquels ils resteront en contact avec Abou Ahmad.

Une fois relâchés, ils poursuivent leur voyage par la route des Balkans qui les mène en Autriche le 14 novembre. La veille, trois commandos de neuf hommes sont passés à l'action après des mois de préparation, tuant 130 personnes à Paris et à Saint-Denis.

Jusqu'à leur arrestation, les deux jihadistes présumés ne cesseront jamais d'être en contact avec Abou Ahmad, via l'application cryptée Telegram. Pour les enquêteurs autrichiens, les deux hommes n'ont en fait jamais abandonné leur projet de se rendre en France pour commettre une attaque.

Ainsi, ils ont constaté que quelques jours avant son arrestation, Mohamed Usman a consulté "intensivement" la sourate 61 du Coran, un passage invoqué par certains jihadistes pour justifier les attaques suicides, relève une source proche du dossier.

Avec son téléphone portable, Haddadi a cherché sur Internet des moyens de rejoindre la France depuis Salzbourg par le train, indique cette source.

Des liens avec la cellule


Pour les enquêteurs, le groupe des quatre appartenait à la cellule franco-belge pilotée en Europe par le jihadiste Abdelhamid Abaaoud. Ils ont retrouvé des traces numériques des photos d'identité d'Haddadi et Usman, prises dans un magasin à Raqqa, dans des ordinateurs saisis dans des planques de la cellule en Belgique.

Au cours du voyage, Haddadi avait reçu un virement de 950 dollars par l'intermédiaire de Mohammad N. D., qui serait un Syrien basé en Turquie, près de la frontière syrienne, et dont le rôle dans les circuits de financement interroge les enquêteurs.

Cet homme est un proche de Muhammad V. D., qui avec Ahmet T., aurait été missionné par le groupe EI pour récupérer Ahmed Dahmani, un logisticien présumé des attentats du 13 novembre, à son arrivée en Turquie, après les attaques. Tous ont été arrêtés le 16 novembre 2015. Les enquêteurs autrichiens étudient aussi le rôle éventuel de Muhammad V. D. et Mohammad N. D. dans la fourniture des faux passeports aux quatre jihadistes envoyés par Abou Ahmad.
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