Depuis l'entrée en vigueur du confinement, le 17 mars, les voyageurs ont déserté les transports en commun. Mais ce n’est pas la première fois que le métro parisien fait face à une telle désaffection. En 1910, ou durant la Seconde Guerre mondiale, le métro a déjà connu ces heures de solitude.
Avant le Covid-19, il y a eu l'hiver 1910 dans le métro parisien. Cette année-là, la crue de la Seine ne fait pas de victimes dans la capitale, mais des dégâts considérables dans l'ensemble de la région parisienne. Le niveau du fleuve monte jusqu'à 8 mètres 62... Le célèbre Zouave du pont de l'Alma a de l'eau jusqu'aux épaules.Mais c'est sans doute l'une des conséquences les plus marquantes à Paris : la paralysie des transports. L'essentiel du réseau souterrain du jeune métro de la capitale reste ainsi fermé durant plusieurs semaines. De rares êtres humains à s'aventurer dans les stations du métro inondé le font en barque, comme le montrent des images insolites de la station Odéon, sur la ligne 4, fournies par la RATP.
Le métro plébiscité sous l'Occupation
Trente ans plus tard, c’est la guerre qui, cette fois, paralyse le réseau. Seules 85 stations du métro parisien resteront ouvertes durant les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale. 93 des 159 km de lignes resteront exploités, soit un tiers de service en moins. Le service reviendra peu à peu à la normale dans les trois mois suivant le début du conflit. A la normale, ou presque... Les lignes aériennes resteront fermées, par crainte des bombardements.C'est à la faveur de la pénurie d'essence que les transports en commun seront sollicités dès l'armistice de juin 1940. Alors que le trafic était de 761 millions de voyageurs en 1938, ce chiffre dépasse le milliard d'usagers en 1941. Jusqu'au record de 1943 : 1,32 milliard de voyageurs. "Le record de 1943 n'est toujours pas battu", explique Clive Lamming, historien des chemins de fer.Le record de 1943 n'est toujours pas battu.
Crue de 1910, guerres... Avant le #COVID19fr, les heures de solitude du métro, c'est dans #Parigo confiné ?vol 4. Des archives incroyables @RATPgroup @Inafr_officiel @pathegaumont
— ???????? ?????? (@emmtix_) April 11, 2020
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L'automobile reine dans les années 70
Dans les années 60 et 70, les voyageurs boudent les transports en commun pourtant largement modernisés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. "Il y a une érosion de la fréquentation du métro dans les années 60 puis 70", poursuit Grégoire Thonnat. C’est en effet dans les voitures que l'on retrouve les Parisiens, en quête de liberté.Il y a une érosion de la fréquentation du métro dans les années 60 puis 70.
Le métro après les vagues d'attentats
Des transports en commun délaissés. Ce sera également le cas au lendemain des différentes vagues d'attentats. Dans les années 90, ou en 2015, la méfiance face au risque terroriste portera, ponctuellement, des coups à la fréquentation des transports en commun.Sans commune mesure avec l’effet coronavirus sur le métro parisien.