"Convois de la liberté" : la mobilisation passe aussi par les réseaux sociaux

Propositions d'hébergements, astuces pour passer inaperçu, mais aussi informations sur les points de ralliement avec les autres convois ... La mobilisation n'est pas que sur les routes, elle se fait aussi sur les réseaux sociaux.

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Des groupes facebook, plus ou moins officiels, des "lives". Sur la plateforme Télégram, un groupe de participants et/ou de soutiens du mouvement s’est créé : "Entraide IDF et Lille". Comptant plus de 1900 abonnés. Organisation et tactique, les messages s'enchaînent.

On peut y lire des propositions d’hébergement en Île-de-France pour les convoyeurs venant d’autres régions, des astuces pour rentrer dans Paris en passant inaperçu, des conseils concernant les transports en commun, jusqu’aux réponses à donner aux forces de l’ordre en cas de contrôle et les points de ralliement pour les autres convois.

"N’allez pas jusqu’à Paris. Garez-vous en banlieue et rejoignez la capitale en transport en commun. Le réseau du RER est très pratique", écrit l’un des membres du groupe sur Télégram. 

"Ranger les drapeaux et les autocollants pour mieux vous fondre dans la circulation classique", peut-on également lire dans un message précédent.

Figurent même des mises en garde sur la présence éventuelle de forces de l'ordre aux abords de Paris.

"Une société qui se dégrade"

Parmi ceux qui ont décidé de donner un coup de pouce, il y a A*. Ce restaurateur de Seine-et-Marne indique qu’il a "la possibilité d’héberger 5 personnes". "Je veux aider à mon niveau. Je suis un citoyen, je ne suis pas politisé et je n’appartiens pas à un parti politique", nous confie-t-il.

Quentin, lui, habite dans le Val-d’Oise. Il explique de son côté être prêt à héberger deux personnes. "Je veux contribuer à mon humble niveau à soutenir ce mouvement de ras-le-bol face à la suppression de nos libertés", affirme-t-il, ajoutant voir dans les "convois de la liberté" un "mouvement un peu plus global, le rejet d’une société qui se dégrade, qui détruit tout, et qui laisse présager un avenir pas très reluisant".

Martine aussi ouvre sa porte, offre le gîte et le couvert aux membres du "Convoi de la liberté". Elle propose de la place pour une ou deux personnes, "le café, et éventuellement manger ensemble". Pour cette sexagénaire vivant dans le XIIIème arrondissement, "c’est important [de soutenir le mouvement, ndlr]. Ça fait deux ans qu’on est coincé de partout, et, personnellement, je n’en peux plus". Bien que disant "ne pas être militante", Martine confie toutefois "participer tous les samedis aux manifs". Non vaccinée, elle dit "exprimer de la colère, de ne plus être considérée comme une citoyenne, de ne plus pouvoir vivre normalement".

"Au moins qu’on soit entendu"

Tous ces acteurs viennent d’horizons et de professions différents. Ils ont aussi leurs propres raisons de soutenir le mouvement des "Convois de la liberté". "Les gens en ont marre de cette pression du gouvernement. Cela va au-delà des mesures sanitaires", estime A. "Cela fait des années que le gouvernement n’écoute plus le peuple et là avec les mesures sanitaires, le gouvernement nous rajoute de la pression. On aimerait que le peuple soit entendu et peser sur les décisions. Les Gilets jaunes, on ne les a pas écoutés", ajoute-t-il.

Quentin explique de son côté "participer à tous les mouvements qui peuvent faire trembler le système". Il liste : "le mouvement de Nuit debout, celui des Gilets jaunes, et tous les autres mouvements contre les lois liberticides de ces derniers temps, le pass sanitaire et le pass vaccinal". Il indique toutefois n’être rallié ou affilié à aucun parti politique. "Il faut montrer ouvertement notre désaccord avec tout ce qui est mis en marche depuis maintenant plusieurs années". Au sujet du rassemblement prévu dès ce vendredi, Martine espère : "je ne pense pas qu’on va faire la révolution. Mais au moins qu’on soit entendu".  

*Anonyme

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