Plus contagieux que les autres souches, le variant Delta - autre nom du variant indien - est devenu majoritaire en Île-de-France. Le taux d'incidence a dépassé le seuil d'alerte à Paris en début de semaine. Mais il n'y a pour l'instant pas d'augmentation significative des hospitalisations.
Lundi soir, le président français Emmanuel Macron doit prendre la parole afin de faire un point sur l’épidémie de Covid-19 dans le pays. Un accent sera mis sur le variant contenant la souche L452R – autrement appelé "variant indien" – qui gagne de plus en plus de terrain. Plus contagieux que les autres souches connues jusqu’à présent, il est devenu majoritaire en Île-de-France et même que dans le reste de la France. Le point sur ce variant qui laisse craindre une quatrième vague dès la fin du mois, alors que les Franciliens profitent de vacances et d'un été qu'ils ont attendu avec impatience.
Contaminations
Selon l’outil Géodes de Santé Publique France – d’après des données datant du 7 juillet dernier – cette souche est présente dans 65,7% des tests positifs criblés réalisés dans la région. Aucun département francilien n’affiche un chiffre en-dessous de 50%. Celui de Paris est le plus touché (71,1%), suivi de très près par les Hauts-de-Seine (70,9%). L’Essonne se situe en troisième position avec 67%.
Le taux d’incidence à Paris est remonté mardi au-dessus de la barre des 50 cas pour 100 000 habitants qui constitue le seuil d’alerte. A la date de 10 juillet, il était de 76,8. Les autres départements franciliens sont tous en-dessous. Les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis talonnent avec respectivement des taux de 49,2 et 47. La moyenne régionale est de 45,6.
Hospitalisations
Mais tous les professionnels de santé le constatent : il n’y a (pour l’instant), pas de hausse significative des hospitalisations dans les établissements franciliens. Qu’ils s’agissent des hospitalisations classiques ou des services de soins critiques/réanimation.
Les indicateurs sont "au vert". 1611 patients sont actuellement hospitalisés, et 274 en réanimation. En règle générale, le boom épidémique se produit deux à trois semaines une fois que le pic des contaminations a été atteint.
Vaccination
Comme le rappelait sur France 3 Paris Île-de-France l’infectiologue Benjamin Davido – officiant à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et qui a sous sa surveillance quelques patients atteints du variant Delta : "La meilleure arme (...) c’est la vaccination". Toujours selon Santé publique France, plus de 6,3 millions de franciliens ont au moins une première dose au 10 juillet. De même, cette semaine plus de 490 000 personnes doivent recevoir une deuxième dose de vaccin.
La semaine dernière, le Pr Alain Fischer – président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale ; surnommé le "Monsieur vaccin du gouvernement" – a affirmé qu’avec "une seule injection protège à 50 ou 60 % [du variant Delta, ndlr]. Avec deux doses, c'est 90 %".