Paris et les départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis virent à l’écarlate en passant en zone d'alerte maximale. Les nouvelles mesures sanitaires ont été annoncées ce matin lors d'un point presse. Elles entrent en vigueur dès demain mardi 6 octobre.
Ce nouveau classement ne faisait guère de doutes. Dès jeudi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait déclaré que si l'aggravation de l'épidémie de Covid-19 devait se confirmer, "nous n'aurions pas d'autre choix que de placer Paris et la petite couronne en alerte maximale et ce dès lundi".
C’est donc un nouveau tour de vis pour la capitale et les départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis dans la lutte contre l'épidémie de la Covid-19 qui a été annoncé par le gouvernement hier dimanche 4 octobre vers 21 heures 30. Ces nouvelles restrictions ont été détaillées ce matin au cours d'une conférence de presse de la maire de Paris Anne Hidalgo, du préfet de police Didier Lallement, du préfet de région, Marc Guillaume, du directeur de l'ARS, l'Agence régionale de santé, Aurélien Rousseau et Christophe Kerrero, Recteur d'académie.
Paris et la petite couronne devront appliquer dès demain mardi 6 octobre ces nouvelles mesures sanitaires plus contraignantes pour 2 semaines au minimum, jusqu'au 19 octobre. Elles pourront être réévaluées en fonction de l'évolution de l'épidémie.
Fermeture des bars et des cafés
Dès ce soir 22 heures, les bars et les cafés vont baisser leur rideau pour 2 semaines au moins.
Une mesure qui fait grincer des dents, Franck Delvau, le président de l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (Umih) qui s'est dit "extrêmement alarmé" de ce nouveau coup dur pour un secteur déjà durement éprouvé par la crise sanitaire. Selon l’organisation patronale, environ 15% des 220.000 entreprises du secteur - cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques - pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir en France, et 220 à 250.000 salariés se retrouver au chômage.
Les restaurants restent ouverts
Les restaurants en revanche pourront rester ouverts, sauvés par leurs propositions sanitaires présentées la semaine dernière. Le gouvernement suit en effet l'avis du Haut Conseil de Santé Publique qui a validé dimanche le protocole sanitaire renforcé proposé par les professionnels du secteur et qui sera applicable dans les zones d'alerte maximale ainsi que dans les zones d'alerte renforcée. Ce nouveau protocole propose de recenser leurs clients pour les contacter après coup en cas de besoin, de garder 1 mètre entre chaque table et de rendre obligatoire le paiement à table. Les tables seront limitées à 6 personnes maximum.
Rassemblements festifs interdits dans les établissements recevant du public.
Les jeunes se voient également interdire "tout rassemblement festif" hors de chez eux. Les soirées étudiantes dans des établissements recevant du public sont interdits. Les cérémonies de mariage peuvent avoir lieu dans les mairies ou dans les lieux de culte mais pas dans les établissements loués. Les cérémonies funéraires restent autorisées.
Pas plus de 1 000 personnes lors d'événements publics
Sur la voie publique, les rassemblements de plus de 10 personnes sont proscrits. Cette interdiction ne s'applique pas aux manifestations revendicatives. La consommation d'alcool est interdite après 22 heures sur la voie publique.
Restrictions dans les centres commerciaux
Concernant les grands magasins et les centres commerciaux, ils devront accueillir au maximum un client pour 4 mètres carrés.
Les foires, les congrès et les salons professionnels ou les spectacles sous chapiteau sont interdits. Les marchés alimentaires peuvent continuer à se tenir.
Les gymnases, les salles polyvalentes et les piscines sont fermées sauf pour les mineurs. Les salles de fitness restent fermées. Pour les manifestations sportives en plein air, la règle reste la jauge maximale à 1.000 personnes ou à 50% de la capacité des enceintes si elles peuvent accueillir moins de 1.000 spectateurs.
Les lieux culturels - cinémas, théâtres, musées - restent ouverts également en respectant un protocole sanitaire stricte. Les spectacles sous chapiteau et les cirques sont interdits.
Universités
Dans les universités, où le recteur d'académie Christophe Kerrero a fait état d'une baisse significative des contaminations après les pics enregistrés à la rentrée, la capacité sera réduite à 50% dans tous les lieux (salles de cours, amphithéâtre et réfectoires). L'enseignement doit se partager entre des cours à distance et en présentiel pour permettre aux étudiants de "garder un contact réel avec leurs enseignants".
Les Ehpad d'Île-de-France
Les visites seront autorisées mais uniquement sur rendez-vous, y compris le soir et le week-end avec deux personnes maximum et dans des lieux dédiés. Les sorties colletives sont arrêtées. Des cas de covid (au moins une personne atteinte) ont été détectés dans 115 des 700 Ephad de la région.
Télétravail privilégié
Pour faire face à un regain de circulation du Covid-19, le télétravail est "plus que jamais" privilégié dans ces mêmes zones, a rappelé le gouvernement.
Zone d'alerte maximale
Ces nouvelles mesures répondent à une dégradation de la situation sanitaire dans la capitale. Paris "a franchi, depuis plusieurs jours, les trois seuils qui correspondent à la zone d'alerte maximale et cette tendance s'est confirmée pendant le week-end", a rappelé le gouvernement. Selon, l'ARS, la région compte 203 clusters actifs. 40% dans le milieu scolaire et universitaire. Aurélien Rousseau, directeur de l'ARS, a estimé que 50 % des lits dans les hôpitaux seraient occupés dans les prochains jours.
-Le taux d'incidence dépasse ainsi la barre des 260 pour 100.000 habitants à Paris et 500 pour la tranche des 20/30 ans.
-Le taux d'incidence chez les plus de 65 ans dépasse le seuil ctitique des 110 pour 100. 000
-Avec 36%, le taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19 s’élève au-dessus du seuil d'alerte maximale de 30% en Ile-de-France, selon les chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS).