L'Agence régionale de santé francilienne a demandé aux établissements de santé "d'anticiper une montée en charge du nombre de lits" afin d'atteindre l'objectif de 2200 lits en réanimation.
La situation sanitaire en Île-de-France inquiète. Au cinquième jour de l’entrée en vigueur du nouveau confinement les chiffres continuent de grimper en flèche.
"Ce n'est pas donner de leçons ou jouer une quelconque culpabilisation que de dire la réalité de la situation en Île-de-France : 1350 malades en soins critiques, c'est déjà 250 de plus qu'en 2e vague. Chacun de nous peut contribuer à casser cette course de l'épidémie. C'est urgent", a alerté mardi sur Twitter le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France Aurélien Rousseau, qui a également tiré la sonnette d'alarme sur la hausse des "cas de malades jeunes sans comorbidités entrant en réanimation".
Le tx d’incidence des 20-50 ans est au-dessus de 800/100000 dans le 93 et 700 en IdF. Les réanimateurs rapportent de + en + de cas de malades jeunes sans comorbidité entrant en réa. Le Covid n’est pas que l’histoire des plus fragiles ou des plus âgés, c’est notre histoire à tous.
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) March 23, 2021
Déprogrammation massive
Devant cette situation, l’ARS a demandé aux établissements de santé franciliens "d'anticiper une montée en charge du nombre de lits" afin d'atteindre l'objectif de 2200 lits en réanimation "à brève échéance, avec un premier palier à 1800 lits en milieu de semaine prochaine".
Cela implique une déprogrammation encore plus importante des soins et opérations dans les hôpitaux. 40% d’entre eux avaient déjà été déprogrammés le 8 mars sur "ordre ferme" de l’ARS afin d’augmenter les capacités de réanimation jusqu’à 1500 lits. Mais cela ne semble pas suffire. "Nous irons encore plus loin en terme de déprogrammation si la situation devait l’imposer", avait prévenu Olivier Véran lors d’une conférence de presse jeudi 11 mars.
"Le niveau de déprogrammation nécessaire (pour atteindre le nombre de 2200 lits de soins critiques) est en cours de calage avec les établissements", a assuré l'ARS. Cela nécessiterait la déprogrammation de 80% des activités médicales et chirurgicales.
"Cela va être très compliqué de gérer les prochains jours", expliquait mardi soir sur France 3 Paris Île-de-France le Pr Jean-François Timsit, chef du service de réanimation médicale et infectieuse à l'hôpital Bichat de Paris. "Déprogrammer c'est bien, mais à condition de laisser la chirurgie urgente en place (...) une déprogrammation de 80% ne va pas nous donner une marge de manoeuvre énorme", ajoutait-il.