Comment faire repartir les transports publics dans de bonnes conditions en évitant une nouvelle propagation du coronavirus ? C'est la question que se pose la RATP alors que la date de déconfinement approche à grands pas.

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En vue du déconfinement le 11 mai, la RATP a commencé, dès lundi, à installer les premiers autocollants visant à faire respecter les gestes barrières et la distanciation physique aux voyageurs du métro parisien. La régie indique qu'ils ont été installés dans toutes les stations de la ligne 1 et 13 du métro. Des cercles colorés ont notamment été placés au sol devant les distributeurs de tickets. Une annonce sonore est prévue pour rappeler les gestes barrières.
 
Marc Pelissier, le président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) d'Île-de-France, se dit "assez perplexe sur la possibilité de faire repartir les transports publics dans de bonnes conditions en respectant les règles de distanciation".

L'objectif de la RATP, à partir du 11 mai, est que "seulement 10 à 20% des usagers" fréquentent le réseau. Si les premiers jours de reprise "devraient bien se passer, - prédit Marc Pelissier - grâce la continuité du télétravail pour de nombreux salariés et l'absence de touristes, qu'en sera-t-il les jours suivants ?"

La RATP vise 70% du réseau en service le 11 mai

Le président de la FNAUT Île-de-France rappelle que le Premier ministre a annoncé mardi 28 avril à l’Assemblée nationale que le port du masque et le respect des règles de distanciation - un mètre au minimum entre chaque voyageur - seraient obligatoires dans tous les transports publics pendant au moins trois semaines, jusqu'à fin mai.
 

Le problème c'est que dans un courrier publié deux jours plus tard dans le magazine Le Point, explique Marc Pelissier, "les opérateurs de transport (RATP, la SNCF, Keolis et Transdev, ndlr) ont prévenu qu'ils n'étaient pas en mesure d'assurer cette distanciation sans une limitation drastique des flux en amont".  

Appel aux forces de l'ordre


Pour les opérateurs, comme la RATP, la mobilisation des forces de l'ordre, sera une condition indispensable à la régulation de ces flux et "ils ont précisé qu'ils ne pourraient l'assumer seuls", précise Marc Pelissier.
 

"Mais la difficulté, poursuit-il, sera au-delà de la gestion des flux qui s'annonce très compliqué". Si les conditions sanitaires de la reprise ne sont pas respectées, les syndicats de la RATP pourraient utiliser leur droit de retrait, et "les métros, bus... ne rouleront plus".


Les syndicats RATP demandent la sécurité des voyageurs et du personnel

Car effectivement la sécurité est au cœur de la revendication pour le syndicat Unsa, majoritaire à la RATP. Vendredi 1er mai, dans un courrier au secrétaire d’État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, le syndicat a demandé de l’aide "pour contenir le flux des voyageurs et garantir leur sécurité et celle du personnel RATP".

"Il est urgent que votre gouvernement anticipe dès maintenant les conditions de retour au travail des Français afin d’adapter l’organisation des transports pour minimiser l’impact des risques sanitaires pour les voyageurs et les salariés de la RATP", écrit le syndicat.  

L’Unsa-RATP demande, entre autres, d’anticiper la distribution de masques FFP2. Des masques jugés indispensables pour ceux, par exemple, qui doivent s’occuper des "toxicomanes, personnes alcoolisées, sans domicile fixe, violents", précise le syndicat. Dans ces cas, les distanciations physiques ne sont pas possibles.

Des stations de métro fermées et des employeurs qui doivent faire respecter "la distanciation"


Pour répondre à ces attentes, le gouvernement envisage aussi de limiter le nombre de stations ouvertes. "Des fermetures de stations sont envisagées dans les transports publics afin de réduire les flux de passagers", a avancé lundi 4 mai la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, sur LCI"Dans chacune des grandes métropoles, en particulier en Île-de-France, différents scénarios sont examinés avec dans certains cas des hypothèses où on limiterait le nombre de stations ouvertes".
"Dans certains cas on n'exclut pas de fermer certaines stations, certaines correspondances pour pouvoir s'assurer que le flux d'entrées dans les transports en commun est bien maîtrisé", a-t-elle ajouté, précisant que cela devait être tranché "rapidement".

La ministre précise toutefois qu'il revient aux opérateurs de transports en commun"d'augmenter l'offre de transport le plus possible mais en même temps il faut absolument réduire drastiquement la demande aux heures de pointe", a reconnu Elisabeth Borne, rappelant l'appel aux employeurs à maintenir "le plus possible" leurs salariés en télétravail et à "étaler les horaires d'arrivée et de départ".

 
"Il faut réduire drastiquement les flux et c'est ce qui rendra possible la distanciation dans les transports", a-t-elle martelé. Ce sera aux entreprises de faire respecter cette distanciation, "avec des renforts de la sécurité civile, des polices municipales et avec le soutien des forces de l'ordre".
 
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