Décidément, la décision d'Uber de diminuer de 20% le tarif de ses courses de VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeur) ne passe pas chez les chauffeurs. Après avoir créé leur syndicat il y a quelques jours, ces derniers lancent désormais leur propre application, concurrente d'Uber.
On pensait que les choses s'apaisaient : vendredi 16 octobre, pour calmer ses chauffeurs qui avaient bloqué l'accès de ses locaux, la direction d'Uber France avait négocié et fait une petite concession destinée à compenser pendant six semaines le risque de diminution de leur chiffre d'affaire lié à la baisse des tarifs pratiqués.
Mais selon France-Info, ce lundi 19 octobre, un groupe de chauffeurs lance une application directement concurrente de celle d'Uber. Baptisée VTC CAB, elle ressemble à celle d'Uber, propose bien sûr de choisir et de louer une voiture avec chauffeur mais est gérée directement par les chauffeurs de l'Association des VTC de France.
Selon France-Info, cela fait déja plusieurs mois que les chauffeurs, qui ont mis la main à la poche pour rassembler les 130 000 euros nécessaires à la mise au point de l'appli, préparent cette opération. Il semble que l'affaire de la baisse des tarifs qui leur est imposée par Uber et les risques de perte de chiffre d'affaire qu'ils redoutent en conséquence ait accéléré leur décision.
Le projet VTC CAB prévoit que la commission prélevée sur chaque course sera de 7%, soit un coût inférieur aux pratiques d'Uber appliquée à ses chauffeurs et inférieur à tout ce qui se pratique sur ce marché. Un argument de taille, espèrent ses promoteurs, de nature à attirer les chauffeurs qui reprochent à Uber de leur appliquer des prélèvements trop lourds.
Pour l'instant ils sont 300 chauffeurs à s'être déclarés prêts à jouer le jeu. Ils vont tester la nouvelle application d'abord sur Paris. Mais le projet prévoit de s'étendre aux petites villes de France, un marché considéré comme trop petit par Uber.
Néanmoins pour l'instant, il convient d'être prudent, et bon nombre des chauffeurs concernés par l'aventure le sont d'ailleurs qui disent vouloir continuer à travailler aussi pour Uber dans un premier temps. Le temps de s'assurer que la nouvelle application aura la force nécessaire pour survivre face au géant américain Uber qui a déja montré l'importance de sa force de frappe.