Tarification des transports sanitaires. "Nos patients ne sont pas du bétail !" : les chauffeurs de taxi manifestent en Saône-et-Loire

Des perturbations sur le trafic routier ont eu lieu ce lundi 2 décembre en Bourgogne. Les chauffeurs de taxi ont manifesté contre la nouvelle tarification du transport médical. Plusieurs fédérations ont appelé à des opérations "escargot" sur les grands axes routiers.

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Les chauffeurs de taxi protestent contre la baisse des tarifications pour les transports médicaux. Les tarifs sont garantis par la CPAM. De plus, une obligation de faire du "taxi partagé" est proposée par la Caisse nationale d'assurance maladie.

Opération escargot en Saône-et-Loire

Ils représentent plusieurs sociétés d'artisans-taxis à participer à une "opération escargot" entre Chalon-sur-Saône et Mâcon ce lundi 2 décembre. Les manifestants sont partis de l'hôpital William Morrey à Chalon-sur-Saône et sont arrivés au Centre hospitalier de Mâcon, avant de se rendre à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de Mâcon.

Parmi les craintes principales des taxis, la perte du pouvoir d'achat. Des slogans comme : "Nos patients ne sont pas du bétail" traduisent une opposition à la nouvelle convention tarifaire avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie.

Pour Jean-François Bard, vice-président de la formation nationale des taxis indépendants en Saône-et-Loire, c'est le lien avec les patients transportés qui est mis en avant : "On veut vraiment soutenir nos patients et continuer à entrentenir les soins et la qualité des soins qu'on leur apporte en les emmenant aux heures de leurs rendez-vous. On veut manifester pour qu'on ne devienne pas des transporteurs de colis !"

"Une baisse de 40 à 50 % de notre chiffre d'affaires"


Marie Deside, chauffeure de taxi (City Taxi Saint-Rémy, Saône-et-Loire), explique en quoi la nouvelle tarification peut avoir de très mauvaises conséquences sur les revenus des chauffeurs de taxi : "Actuellement le tarif préfectoral est de 2,2 euros par km pour un aller simple. En transport médical, il est aux alentours de 1,67 euros par km en aller-retour mais ils veulent nous faire rouler à 0,98 euros du kilomètre. Soit moins de un euro, avec les charges qui augmentent (carburant, entretien), c'est une baisse de 40 à 50 % de notre chiffre d'affaires."

La chauffeure de taxi affirme que les courses concernant le transport médical constituent "80 % de l'activité". Afin de conserver la rentabilité d'une licence de taxi, Marie insiste sur le fait "de ne pas compter les heures. On travaille 7 jours sur 7, en 24h sur 24 !"

Les partenaires des patients

Au-delà de l'aspect financier de la réforme des tarifs, Marie Deside insiste sur le rôle que remplissent les artisants taxis, "surtout dans les territoires". Elle précise alors qu'"un artisan-taxi en campagne, il ne fait quasiment que ça !"

En effet les taxis sont sollicités pour emmener des patients à des séances de soin ou à des consultations médicales : "Nous sommes partenaires de leur parcours de soin."  Marie prend l'exemple d'un malade qui va en soin de chimiothérapie :"il est fatigué, nauséeux. Il a besoin de parler et de partager ses problèmes aussi. On traite du cas par cas."

La recommandation de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie est de faire du "taxi partagé". Marie partage cette idée, mais en donne les limites : "On essaie de faire du taxi partagé, c'est sûr que c'est mieux pour la planète et plus logique. Mais rares sont les patients qui vont au même endroit pour un rendez-vous à la même heure ! On nous impose de faire quasiment du transport scolaire !" Ce mode de fonctionnement est difficile à mettre en oeuvre, selon elle, "cela implique de l'attente, et pour des patients fragiles, ce n'est pas forcément l'idéal."

Prix de la licence élevé et rentabilité

Basés sur la région chalonnaise, Marie et son conjoint, lui-même chauffeur de taxi, demeurent pessimistes pour leur avenir : une licence de taxi sur Chalon-sur-Saône coûte entre 110 000 et 120 000 euros. Un investissement qu'il faut rembourser, mais avec la perspective d'un déploiement des nouveaux tarifs de transports médicaux en 2025, la rentabilité d'une telle activité "interroge" selon elle.
Elle relativise néanmoins : "Comme nous sommes situés sur l'axe de l'A6, on fait des assistances rapatriement, et on a des courses en ville."

Marie tient à rester positive mais recommande à ceux voulant se lancer dans la profession "de bien réfléchir" si les nouveaux tarifs entrent en application. 

Pour sa part, le directeur général de la Caisse d'Assurance Maladie a affirmé sur Franceinfo que tout n'était pas encore arrêté :  "On va faire de nouvelles propositions aux représentants des taxis très prochainement, on n'est pas du tout au bout des discussions". 
Les discussions "ne sont pas figées, on est dans une phase de dialogue, on comprend les réactions des taxis", a-t-il ajouté. 

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