Réguler les salaires en entreprise, la candidate socialiste à l'élection présidentielle reprend la proposition faite par Jean-Luc Mélenchon en 2017. Le député LREM de Paris, Sylvain Maillard et la socialiste Dieynaba Diop, porte-parole d’Anne Hidalgo en débattent dans l’émission Dimanche en Politique
Réguler les salaires en entreprise, Anne Hidalgo le souhaite. Alors qu’elle présentait son programme jeudi 13 janvier, la maire de Paris, candidate à la présidentielle, a repris une proposition déjà formulée par Jean-Luc Mélenchon en 2017.
Pour ou contre la régulation des salaires
"Il faut règlementer les écarts car on a du mal à comprendre pourquoi dans des entreprises, des gens sont au smic et d’autres gagnent 300 fois plus" , commente Dieynaba Diop, porte-parole d' Anne Hidalgo.
Les riches sont devenus plus riches et les précaires sont plus pauvres
Dieynaba Diop, porte-parole d'Anne Hidalgo
"Nous proposons une régulation (…) Nous avons attendu en vain le ruissellement que nous promettait ce gouvernement avec la suppression de l’ISF. Or la réalité, pas de ruissèlement. Les riches sont devenus plus riches et les précaires sont plus pauvres. Il faut une régulation des loyers également", a ajouté celle qui est aussi adjointe au maire des Mureaux (78) et conseillère régionale.
Le fruit du succès d’une entreprise doit être mieux partagé
Sylvain Maillard, député LREM de Paris
"Je suis très opposé à la régulation des salaires", réagit Sylvain Maillard, le député LREM de Paris. "Des gens qui gagnent 300 fois le smic en entreprise, je n'en connais pas. Les écarts de 1 à 20, c’est déjà la réalité de l’immense majorité des entreprises. Cela dit, le fruit du succès d’une entreprise doit être mieux partagé. C’est ce que l’on a fait avec la loi Pacte votée en 2018, mais je crois que la participation et l’intéressement doivent être plus massivement distribués. Cela j’y crois beaucoup. Et ça va se faire naturellement car si vous voulez garder les employés, il faudra mieux les payer."
La question des salaires au cœur de la campagne
Disparition progressive de la taxe d’habitation, hausse de la prime d’activité et baisse des cotisations sociales salariales, primes défiscalisées ou encore un chèque inflation de 100 euros versé entre décembre et janvier à 38 millions de français, voilà pour le bilan de la majorité actuelle.
Nous sommes plutôt sur un rattrapage progressif des salaires
Dieynaba Diop, porte-parole d'Anne Hidalgo
Anne Hidalgo souhaite une augmentation de 15% du SMIC et l’ouverture de négociations salariales par branche professionnelle, avec un objectif, la hausse des salaires. Quant au doublement des salaires des enseignants, la promesse n’est plus d’actualité. Elle est remplacée par une hausse progressive des rémunérations. "Nous sommes plutôt sur un rattrapage progressif des salaires en commençant par ceux qui sont en début de carrière. Les enseignants ont une rémunération en baisse depuis 20 ans. Un enseignant débutant gagne en moyenne 27 000 euros sur l’année. Beaucoup moins qu’en Allemagne où ils sont plutôt à 57 000 euros par an. Il faut faire un rattrapage progressif des salaires pour qu’il y ait un rééquilibrage sur la moyenne européenne", a indiqué Dieynaba Diop.
Avec la pénurie, les salaires vont augmenter naturellement
Sylvain Maillard, député LREM de Paris
Pour Sylvain Maillard, les salaires vont naturellement augmenter. "Recruter quelqu’un actuellement est difficile. Avec la pénurie, les salaires vont augmenter naturellement. Cela va faire en sorte que le travail gagne plus. Dans les cafés, bars, le smic augmente de 15%", a-t-il répondu. Et de poursuivre : "Quant aux enseignants, Jean-Michel Blanquer l’a fait. On a voté 800 000 millions pour augmenter les bas salaires et attirer des enseignants."
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