La résiliation anticipée du contrat avec le groupe Bolloré a été actée ce jeudi 21 juin, sur fond de déficit, querelles de chiffres et contentieux à venir assurés. La directrice générale, Marie Bolloré, indiquait hier que le service pourrait s'arrêter dans les tous prochains jours.
Les petites voitures électriques grises d'Autolib' pourraient cesser de rouler dès ce jeudi soir, 21 juin, Fête de la Musique 2018, à Paris et sa banlieue.
Dans l'après-midi, le Syndicat mixte Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) soumettra aux voix des 103 communes partenaires, une délibération actant la résiliation de ce service de libre partage, lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë et qui devait courir jusqu'à 2023.
Le Syndicat mixte a annoncé ensuite avoir "refusé de verser la compensation infondée de 233 millions d'euros réclamée par le groupe Bolloré par courrier du 25 mai, entraînant de fait la résiliation du contrat au 25 juin 2018", a précisé un communiqué.
Le syndicat mixte, où la Ville de Paris est majoritaire, et le groupe Bolloré se renvoient, depuis des jours, par presse interposée, la responsabilité d'un déficit dont souffre le service, et que Bolloré chiffre (mais ces chiffres sont justement contestés) à un total de 293,6 millions.
Le groupe Bolloré et le syndicat mixte ne sont d'accord sur rien. Chacun se renvoie la responsabilité de la résiliation du contrat et au-delà, celle de l'avenir des 254 salariés que chacun veut voir pris en charge par l'autre.
La résiliation deient donc inéluctable, entraînant la fin du service à un délai encore flou. Pour la directrice générale de Blue Solutions (qui chapeaute Autolib') Marie Bolloré, le service pourrait s'arrêter "dans les tout prochains jours" mais pourrait fonctionner encore quelque temps "en régie", à la demande du syndicat et contre rémunération.
Le coût d'une résiliation anticipée, est chiffré, une fois encore par Bolloré, à 300 millions d'euros, mais la présidente du syndicat, Catherine Baratti Elbaz, l'estime à "plusieurs dizaines de millions d'euros". Le désaccord laisse augurer, là aussi, d'une belle bataille judiciaire à venir.
Il y a quatre jours, une pétition a été lancée sur "change.org" pour demander le "maintien du service public Autolib'", signée de plus de 19.000 personnes jeudi matin. Et sans attendre la rupture effective, Anne Hidalgo, soucieuse de ne pas se laisser déborder, a reçu à la mi-juin, des constructeurs désireux de reprendre le marché parisien, sous d'autres formes, qui pourraient démarrer avant la fin de l'année.