L'association Droit au logement (DAL) a fêté dimanche ses 25 ans lors d'un rassemblement à Paris, déplorant que la "cupidité humaine" n'ait pas changé depuis un quart de siècle.
Militants et mal-logés se sont regroupés ce dimanche 1er novembre pour célébrer le 25e anniversaire de l'association Droit au logement. "Certains, quand on a créé l'association, pensaient que le DAL n'existerait plus au bout de quelques mois, parce que le pays est riche", a expliqué le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud, place de la République, où campent depuis trois mois des familles expulsées de leurs logements. "Mais le système économique est ainsi fait qu'on est plutôt dans une situation qui a l'air de se dégrader pour les classes populaires, compte tenu de ce qu'on a connu depuis 15 ans", a poursuivi le porte-parole de l'association, évoquant "renchérissement des loyers" et "spéculation immobilière". La France a, selon lui, connu en 2014 "12.000 expulsions manu militari" et "132.000 jugements d'expulsion; on n'en a jamais compté autant", "plus 5% d'une année sur l'autre".
>>> Reportage de Frédérique Hovasse et Olivier Badin
Quels changements depuis 25 ans ? "Il y a des droits qui ont été conquis", explique Jean-Baptiste Eyraud : droit opposable au logement, "début de droit à l'hébergement", "amélioration de la législation pour les habitants de logements indignes". Et "on continue à construire du logement social en France, ce qui n'est pas le cas dans la plupart des pays développés, bien que le système de financement du logement social soit mis à mal par le gouvernement actuel", a-t-il ajouté.
Selon lui, des "dizaines de milliers de familles" ont été "logées grâce au combat que nous avons mené". "Ce qui n'a pas changé c'est la cupidité humaine", de ceux "qui s'enrichissent sur la spéculation immobilière sans se préoccuper de la pauvreté sociale que ça peut générer", a-t-il ajouté, "normalement c'est plutôt à l'Etat de réguler ces excès, ce qu'il ne fait pas, ou très insuffisamment depuis 25 ans".
Selon son porte-parole, le DAL va fêter son anniversaire avec des familles mal-logées, "très sobrement; on a mis une petite sono; on va faire des grillades".