Le terme « Urbex » vient de la contraction des mots « Urbain » et « Exploration ». Cette pratique consiste en l'exploration de bâtiments autrefois pleins de vie et d’activités, et aujourd’hui abandonnés par l'homme. Le réalisateur Anthony Binst a suivi des urbexeurs en Ile-de-France et ailleurs, pour tenter de mieux faire connaitre leur discipline et ses règles...
Le terme d’urbex date des années 90. C’est un canadien, Jeff Chapman (dit Ninjalicious) qui l’a créé et en a théorisé la pratique. Depuis, l’attrait pour l’urbex n’a cessé de grandir et il a connu un coup d’accélérateur avec le confinement lié à la pandémie de Covid.
Le réalisateur du documentaire « En quête d’Urbex » a découvert cette discipline très jeune, au hasard d’une balade en compagnie de son frère. « Puis je m’y suis intéressé de nouveau jusqu’à en avoir une pratique régulière » raconte Anthony Binst. « Ces dernières années, l’arrivée de nouveaux adeptes m’a interpellé puis a provoqué un vrai questionnement sur mon propre engagement. Pourquoi suis-je urbexeur ? Et plus généralement, qu’est ce qui nous pousse à trouver et explorer ces lieux suspendus dans le temps ? »
Une pratique qui peut coûter cher
Il en a tiré ce documentaire qui permet de découvrir une discipline à la popularité grandissante, mais encore méconnue. Méconnue car son principe même implique le secret. En effet, ces bâtiments abandonnés ont toujours des propriétaires, privés ou publics. Ils sont interdits d’accès car parfois dangereux comme les anciens sites industriels, et font souvent l'objet de surveillance et/ou de gardiennage. Ceux qui bravent l'interdit encourent jusqu'à un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
Pour parvenir à les visiter, il faut de la prudence, de la patience et de la ruse. C’est d’ailleurs en mettant ses pas dans ceux d’urbexeurs confirmés comme Jean Toub, un pionnier de la discipline, qu’Anthony Binst a pu réaliser son film, et capter au mieux toutes les sensations que procurent ces visites interdites, de la localisation du site jusqu’à sa découverte. « Il s’agissait de restituer au spectateur le suspense induit par les explorations successives. Il a fallu parfois plusieurs visites d’un même lieu pour obtenir toutes les images nécessaires au montage, tout en veillant à ne pas dévoiler des informations spécifiques, pour éviter que les sites soient envahis par des urbexeurs improvisés qui pourraient ne pas respecter le site comme cela arrive parfois… »
Car l’Urbex n’est pas un jeu de piste destiné à de grands enfants qui chercheraient à se faire peur. Les adeptes ont des règles, des méthodes et une éthique. Ils ont aussi une vraie réflexion sur la société, l'écologie, la marche du monde. « Voir la nature se réapproprier, absorber puis finalement digérer nos « restes », emmène vers une certaine philosophie de la vie » explique Anthony.
"En quête d'Urbex" à voir jeudi après le film sur France 3 Paris/Ile-de-France, puis sur Francetv.fr