La SNCF a obtenu des juges d'instruction en charge de l'enquête sur le déraillement du Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (91) en juillet 2013 des compléments d'expertise ferroviaire et métallurgique.
Les experts qui avaient rendu leurs conclusions en juillet 2014 devront donner des pécisions sur leurs calculs cinétiques qui leur permettaient de conclure au catapultage et au retournement de l'éclisse (l'agrafe métallique qui relie deux rails) mise en cause. La SNCF veut savoir comment des boulons ont pu perdre à la fois en même temps leur tête et leur écrou. La SNCF veut aussi que les experts exposent quelles données scientifiques permettent d'affirmer que la dégradation de l'appareil de voie en cause aurait été lente.
En janvier, la SNCF avait mis en doute le sérieux de l'expertise métallurgique et demandé aux juges d'instruction des compléments d'expertise, estimant que ce ne sont pas les bons boulons qui ont été placés sous scellés.
La demande de la SNCF démontrait, point par point, en quoi cette expertise métallurgique, commencée en mars 2014 - huit mois après l'accident - et rendue en septembre 2014, manque, à son sens, de sérieux et comporte des "erreurs". La compagnie feroviaire avait regretté que, "se contentant d'expliquer que les têtes de boulons auraient rompu par fatigue, les experts n'ont fourni aucune explication à l'absence incompréhensible des écrous sur les vis. Pourtant, explique la SNCF, le dévissage accidentel d'un écrou oxydé est techniquement hautement improbable".
Selon la SNCF, "la rupture n'est pas intervenue à l'issue d'un long processus de fatigue, qui aurait échappé à la vigilance des agents lors des tournées d'inspection".
Le déraillement du train Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge avait fait sept morts.