Des victimes de Brétigny demandent à la SNCF de financer les frais de justice

Une association de victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) a saisi la justice afin que la SNCF prenne en charge une partie des coûts de la procédure, a-t-on appris samedi auprès de l'avocat de l'association.

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L'association "Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny" a demandé une provision de 60.000 euros à la SNCF "au regard de la complexité et de la technicité du dossier pénal", peut-on lire dans l'assignation en référé déposée au tribunal de grande instance d'Évry.

Cette demande vise à rétablir une égalité de moyens entre les victimes et la SNCF en permettant à l'association, partie civile dans l'enquête, d'avoir recours à des experts, a expliqué à l'AFP l'avocat de l'association Gérard Chemla. "Il y a 25.000 pages de dossier, dont des choses extrêmement techniques. 60.000 euros, cela représente environ 200 heures de travail d'un spécialiste", a-t-il déclaré. 

Avant de saisir la justice, l'association avait adressé une demande par courrier au président de la SNCF, demande refusée par l'entreprise. "Il n'est pas envisageable pour une personne mise en examen (...) de financer quelque partie civile que ce soit, au risque de se voir taxer de vouloir mettre une partie sous influence et cette partie de se faire acheter", s'était justifié son PDG Guillaume Pepy.

Devant ce refus, "l'association n'a dès lors d'autre solution que de saisir la justice de sa demande qui vise à garantir à la partie demanderesse la possibilité d'organiser sa défense dans des conditions normales", affirme l'association. L'association "Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny" n'a pour seules ressources que les cotisations de ses adhérents et ne bénéficie d'aucune subvention, a souligné Me Chemla.

Le 12 juillet 2013, le déraillement d'un train en gare de Brétigny-sur-Orge avait fait sept morts et des dizaines de blessés, à cause d'une éclisse - sorte de grosse agrafe sur l'aiguillage -, dont une fissure n'avait pas été détectée lors des tournées de surveillance, et dont trois des quatre boulons s'étaient cassés ou dévissés. L'éclisse avait alors pivoté, provoquant l'accident.


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