La direction de l'hôpital Sud-Francilien annonce ce mardi 18 octobre se préparer à un retour à la normale d'ici la fin du mois. Fin août, des pirates informatiques ont ciblé cet hôpital de Corbeil-Essonnes, dans le sud de Paris.
Bientôt la reprise d'une "activité proche de la normale", d'ici au 31 octobre, pour ce centre hospitalier de Corbeil-Essonnes (Essonne). 700.000 patients dépendent de cet hôpital victime d'une cyberattaque importante, le 21 août dernier. Des données d'usagers, de personnels et de partenaires de l'hôpital avaient été interceptées. La direction de l'établissement de la grande couronne parisienne a précisé mardi 18 octobre que "80% des solutions informatiques nécessaires au fonctionnement des services de l'hôpital devraient être restaurées".
Une reprise très progressive
Dès novembre, "le CHSF sera en capacité d'exercer (...) le niveau d'activité qu'il assure dans son territoire de santé", soit "près de 6.000 séjours hospitaliers par mois". Son activité pourra toutefois être encore affectée par quelques perturbations en raison de la reconstruction finale des services informatiques, précise la direction. Actuellement, la capacité d'hospitalisation est assurée à 86% de son fonctionnement normal, le service d'accueil des urgences à 73%, les urgences pédiatriques à 96% et celles de gynécologie-obstétrique à 90%.
Les prises en charge aiguës de cardiologie sont restées assurées et celle des AVC (accidents vasculaires cérébraux) ont repris le 10 octobre, ajoute la direction de l'hôpital. Elle regrette toutefois "un impact marquant de cette cyberattaque", à savoir la "baisse des recrutements et des désistements des candidatures (personnel non médical)".
Presque deux mois passés avec un système dégradé
La restauration intégrale des systèmes informatiques d'archivage, d'imagerie médicale, de gestion des stocks de la pharmacie et des logiciels métiers devrait permettre aux personnels de ne plus travailler en mode dégradé. Une partie d'entre eux avaient raconté en septembre devoir travailler au "stylo Bic" et "devant des écrans noirs", croulant sous les dossiers papier avec la "peur" des erreurs. Des patients "à risque" avaient dû être transférés dans d'autres hôpitaux.
Un mode dégradé qui s'explique par la prise de contrôle du système informatique par des pirates. Ils réclamaient une rançon de 10 millions de dollars. Leurs exigences se sont ensuite réduites à un versement d'un ou deux millions de dollars, selon les sources. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris et confiée aux gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N).
Les hackers avaient fixé un ultimatum au 23 septembre à l'hôpital pour payer la rançon. Passé ce délai, ils avaient diffusé une série de données sur le "dark web".
Source : Agence France Presse (AFP)