Houda Benyamina, la réalisatrice, a déjà conquis la critique, le public et remporté la Caméra d'or à Cannes. Son premier long-métrage "Divines" a été acclamé dans de nombreux festivals internationaux, acheté par Netflix, et concourra dimanche pour un Golden Globe.
La réalisatrice née dans un quartier populaire de l'Essonne voit à présent Hollywood lui déployer le tapis rouge. "Quand on voit d'où on est partis, être là aujourd'hui (...) c'est énorme", raconte la cinéaste, au regard vibrant et large sourire encadré d'une cascade de boucles brunes.
Le parcours du combattant de la réalisatrice
"Je suis très heureuse que mon film puisse être vu partout dans le monde. Les Golden Globes, c'est une porte vers un autre public", ajoute-t-elle lors d'un entretien à l'AFP dans les bureaux de Netflix à Beverly Hills. Elle revient sur le parcours du combattant pour monter "Divines", dont le rôle principal, celui de la jeune Dounia, qui vit avec sa mère dans un campement de Roms et tente avec sa meilleure amie de s'extraire de la misère, est interprété par sa soeur Oulaya Amamra.
"Nous n'avions pas de réseau. Mon producteur a dû se battre pour ne serait-ce qu'avoir des rendez-vous avec des chaînes de télé. Quand on écrit un film comme Divines, on vous voit comme le énième film de banlieue alors que le énième film bourgeois ne dérange personne, avant d'y voir une grande histoire d'amitié, un film sur le droit d'exister, sur le sacré aussi", déplore-t-elle.
Elle écrit actuellement, un nouveau long métrage
Sa nomination aux Golden Globes et surtout la Caméra d'Or lui offrent "énormément d'opportunités. Je lis des scripts. Ici les gens sont très curieux, à l'affût des talents. Après, je suis plutôt quelqu'un qui garde la tête froide. Je ne ferai les choses que si je ressens une vraie nécessité à les tourner". En ce moment, elle écrit son prochain long-métrage, "une très grande histoire d'amour avec un fonds politique, qui se passera pendant une guerre", et devrait comprendre au générique un acteur américain.