Selon la direction de l'administration pénitentiaire (DAP), un détenu s'est donné la mort jeudi à Fleury-Mérogis (Essonne). Ce nouveau décès porte à douze le nombre de suicides depuis le début de l'année dans cette prison qui est la plus grande d'Europe et l'une des plus surpeuplées.
 

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L'homme était âgé de 33 ans, il était détenu depuis mai 2018. Il a été retrouvé pendu en fin de matinée avec un drap aux barreaux de sa cellule. Au mois de juillet, il avait été admis dans le service médico-psychologique, une unité de soins psychiatrique en milieu pénitentiaire. Il y a quelques jours les surveillants avaient de nouveau donné l'alerte et constaté sa vulnérabilité. Ce détenu devait voir un psychiatre vendredi matin.

Cet homme était prévenu dans une affaire de tentative d'assassinat dans le milieu familial. Au mois juin, à sa sortie du quartier des arrivants, il avait déjà rencontré des difficultés de cohabitation avec son codétenu. Il avait été placé en cellule individuelle. Selon une source pénitentiaire "il tenait des propos incohérents aux personnels et se sentait persécuté par les autres détenus, même en encellulement individuel". "Ce suicide pose la question de la prise en charge des détenus avec des profils psychiatriques", a relevé la source pénitentiaire, estimant que "sa place était plutôt en hôpital psychiatrique".
 

Une vague inhabituelle de suicide

Plus grande prison d'Europe avec 4.200 détenus, Fleury-Mérogis est confrontée à une vague inhabituelle de suicides. C'est le douzième depuis le début de l'année. Une série noire que les autorités peinent à expliquer. Selon elles, les effectifs de surveillants sont similaires par rapport à l'an dernier. La surpopulation aussi. Mais ce péhnomèe reste un peu moins importante par rapport à d'autres prisons d'Ile-de-France (143% d'occupation à Fleury contre 182% à Fresnes ou 187% à Villepinte). 

Le dispositif des "codétenus de soutien", qui existe déjà dans 14 établissements pénitentiaires, sera mis en place dans deux des cinq bâtiments de Fleury-Mérogis "dans les mois à venir", a indiqué la direction de l'administration pénitentiaire. Dans ce cadre, des détenus volontaires sont formés par la Croix-Rouge pour soutenir des prisonniers fragiles, ayant besoin de parler. 

Il y a eu 85 suicides dans les prisons françaises depuis le 1er janvier. Un chiffre en augmentation par rapport à 2017 (80 suicides) mais en baisse par rapport à 2016 (87 suicides), selon des chiffres de la DAP.
 
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