Mercredi 8 janvier, à l'issue de trois journées de procès, le tribunal correctionnel de Nîmes a délibéré sur le sort des 12 personnes jugées pour un vaste trafic de drogue à Alès. Les peines sont finalement inférieures aux réquisitions, mais personne ne compte faire appel à ce stade.
Certains encouraient jusqu'à dix ans de prison, mais la cour s'est finalement montrée plus clémente à l'égard des prévenus jugés depuis ce lundi 6 janvier au tribunal correctionnel de Nîmes. Ces 12 personnes âgées de 22 à 66 ans étaient accusées d'avoir organisé un vaste trafic de drogue à Alès, dans le quartier de Rochebelle à l'ouest de la ville.
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L'affaire, qui avait débuté en mai 2022 par des coups de feu tirés à Saint-Ambroix, avait révélé au grand jour la véritable guerre des territoires qui avait eu lieu entre janvier 2022 et juin 2023 pour déterminer qui aurait le contrôle des points de deal, qui aurait rapporté jusqu'à 50 000€ par mois. L'un des accusés avait d'ailleurs déjà été condamné à 19 reprises pour des usages de stupéfiants.
Jusqu'à sept ans de prison ferme pour les têtes pensantes
Après de très lourdes réquisitions du ministère public mardi, qui allaient jusqu'à 10 ans de prison et 100 000 euros d'amende pour le fournisseur d'héroïne de ce point de deal, les peines prononcées ce mercredi se sont finalement révélées inférieures aux réquisitions. Neuf d'entre eux passeront par la case prison ferme pendant trois à sept ans, avec du sursis pour certains.
Deux autres prévenus écopent d'un mandat d'arrêt de deux et quatre ans. Enfin, la seule femme accusée, jugée pour non-justification de ressources et qui était la compagne d'un des accusés, ne se voit condamnée qu'à un an de prison avec sursis. Son avocat avait appelé auprès de France 3 Occitanie à faire "la part des choses entre son statut de femme, indépendante financièrement et les liens éventuellement délictuels avec son mari".
"Une peine lisible", estime l'avocat de la tête pensante du trafic
Une fois ces peines conséquentes mais moins lourdes qu'annoncées, l'avocat du principal accusé, Maître Jean-Faustin Kamdem, a déclaré pour Ici Matin que son client était "plutôt satisfait" du verdict, précisant qu'ils "ne relèveront pas appel de cette décision".
"Cette peine est lisible, parce qu'il avait déjà été condamné à 5 ans, donc il a compris, étant en récidive, qu'il fallait que le curseur monte un peu. Sept ans me paraît adapté à la personnalité de mon client".
Maître Jean-Faustin Kamdem, avocat du principal prévenu
Le ministère public, de son côté, a également annoncé qu'il ne fera pas appel de ce jugement.