L'une des deux accusatrices de Georges Tron, jugé pour viols en réunion, a décrit ce jeudi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis sa "sidération"lorsqu'elle s'est retrouvée entre les mains du maire et de son ancienne adjointe.
Entièrement vêtue de noir, Virginie Ettel, 40 ans, raconte à la barre ce qu'elle a vécu en novembre 2009 à l'issue d'un déjeuner avec Georges Tron, le maire de Draveil (Essonne), son adjointe à la Culture, Brigitte Gruel, et des chasseurs. Elle affirme que le maire et son adjointe avaient déjà commencé à lui caresser les pieds sous la table.
Une fois les convives partis, "madame Gruel a défait mon chemisier, baissé mon soutien-gorge", dit-elle, avant que Georges Tron ne remonte sa jupe puis la pénètre avec un doigt. "J'étais incapable de réagir, je me concentrais sur le battement de mon coeur". Une scène similaire s'est reproduite, selon elle, en janvier 2010.
Pourquoi n'a-t-elle pas réagi ? Démissionné ? "J'étais en état de sidération", dit-elle, expliquant que son mari, à qui elle n'a rien raconté de ces agressions, ne l'a pas autorisée à démissionner.
"Sous le choc"
L'enquête a montré qu'elle avait commis des erreurs de date sur le repas et sur une tentative de suicide. En réalité, Virginie Ettel a bien tenté de mettre fin à ses jours le soir-même du déjeuner."C'est compliqué, quand on est sous le choc, d'avoir une cohérence", se justifie-t-elle. A ses collègues de la mairie, elle raconte qu'elle souffre d'un cancer de l'utérus.
Georges Tron et son adjointe clament leur innocence. Récit de la journée Aude Blacher