Les nuisances causées par les rodéos urbains compliquent le quotidien des Essonniens. Face à ce fléau, le département entend restreindre la vente de deux-roues motorisés aux utilisateurs munis d’une licence sportive.
Les habitants de Viry-Châtillon se disent "à bout" face au phénomène de rodéos urbains qui touche la commune essonnienne. La pratique qui consiste à circuler en motocross en pleine ville tard le soir sévit dans plus en plus de villes françaises et a gagné depuis l’année dernière le 91. En 2021, deux motos ont été confisquées à des auteurs de rodéos motorisés à Viry-Châtillon. Pour lutter contre ce phénomène, les policiers municipaux s’appuient sur des informations provenant des habitants ainsi que sur les vidéos des caméras de surveillance.
Le directeur de la police municipale de la commune, Manuel Gaillet confie néanmoins que la lutte contre ces infractions demandent aux policiers beaucoup de précaution. "Les poursuites sont interdites, il est hors de question de mettre en danger notre sécurité et celle des autres usagers" explique-t-il. "On identifie les auteurs avec les caméras quand cela est possible puis on monte une procédure délictuelle pour qu’ils soient condamnés et que les véhicules soient saisis" poursuit-il.
En France, en 2020, ce type de pratique policière a engendré la confiscation de seulement 145 motos sur un total de 584 condamnations. Malgré ces chiffres, certains élus encensent le côté dissuasif d’une telle mesure."Cette confiscation a un coût pour les auteurs de ces infractions, c’est par le biais de l’argent que l’on réussira à réduire, voire éradiquer, ce genre de pratiques", estime Laurent Sauerbach, adjoint au maire de Viry-Châtillon en charge de la sécurité.
"Il y a un gros boulot à faire sur la prévention de ces délits"
Si une loi datant de 2018 a déjà renforcé les sanctions contre les auteurs de ces délits, des représentants politiques franciliens travaillent pour améliorer la prévention contre les rodéos motorisés. Robin Reda, député Les Républicains de l’Essonne, a récemment rédigé un rapport sur cette pratique. Celui-ci propose notamment de restreindre la vente de deux-roues motorisés aux usagers munis d’une licence sportive.
"Il faut faire un gros boulot sur la prévention de ces délits qui doit impliquer tous les groupes politiques", estime l’élu. Le rapport préconise également l’usage des drones qui permettrait selon Robin Reda de "mieux suivre ces rodéos et donc procéder plus facilement à des interpellations."
Enfin, le membre de l'Assemblée nationale rappelle que les nuisances sonores représentent une préoccupation pour de nombreux Franciliens. Il explique que pour beaucoup d’entre eux le bruit "participe à la diminution de la qualité de vie" dans la région.