Une adolescente voilée a été agressée physiquement lundi en début de soirée par au moins un individu à Evry, dans l'Essonne.
Les motifs et les circonstances de ces violences pour lesquelles les parents de la victime ont déposé plainte, restaient flous hier, mardi. Selon des sources policière et judiciaire qui confirment l'agression physique, l'hypothèse d'une agression à caractère religieux dénoncée par des responsables cultuel ou associatif musulmans est "ouverte" tout en invitant à la "prudence". "Les circonstances exactes de l'agression sont à déterminer", a indiqué une source policière. Interrogée mardi par l'AFP sur l'éventualité d'une agression à caractère anti-musulman, la jeune fille a répondu: "Je ne vois pas autre chose".
Selon ses déclarations, la jeune fille âgée de 17 ans qui rentrait de son lycée, lundi vers 18h30, aurait été interpellée par les passagers d'une voiture croisée dans la rue.
Quelques instants plus tard, la victime était projetée au sol par un individu surgi derrière elle et qui l'a dévoilée en l'agrippant par le foulard et le bandeau noirs que celle-ci arborait. A terre, l'adolescente a alors reçu plusieurs coups de pied à la tête, avant que son agresseur dont elle n'a pu offrir une description, ne prenne la fuite. Au cours de l'agression, la jeune fille dit avoir été la cible d'une insulte mais pas de propos racistes ou anti-religieux.
La crainte d'actes similaires à l'approche des élections municipales
Le président de l'Observatoire national de l'islamophobie Abddallah Zekri a dénoncé "une nouvelle agression", disant craindre d'autres "actes similaires au fur et à mesure que l'on se rapproche des élections municipales". Le collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a dénoncé sur son site internet "une grave agression islamophobe dans la ville de Valls" (le ministre de l'Intérieur a été maire d'Evry de 2011 à 2012, ndlr) tandis que le recteur de la mosquée d'Evry-Courcouronnes, Khalil Merroun, joint par l'AFP, a estimé que la victime a été "choisie", tout en s'inquiétant d'un "climat nauséabond dans la société" qui fait courir "un risque pour la liberté religieuse".
Après son agression, la lycéenne est parvenue à rentrer à son domicile, avant d'aller aux urgences du Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF) qu'elle a quitté dans la soirée, sans que l'examen médical ne relève de lésions particulières.