Le Conseil départemental de l'Essonne, aux prises depuis janvier avec une énorme dette de 108 millions d'euros, a finalement passé un accord avec les centaines d'établissements sociaux dont les factures sont encore impayées.
C'est en janvier 2016 que la "tempête budgétaire" s'était levée sur l'aide sociale en Essonne. C'est à ce moment que le nouveau président du conseil départemental élu au printemps 2015, François Durovray (LR) avait mis sur la table un budget 2016 choc dans lequel les impôts perçus par le département augmentaient de 29% et qui comportait 45 millions d'euros d'économies nouvelles.
"Cavalerie budgétaire"
Tout cela, pour François Durovray, étant la conséquence de la gestion de son prédecesseur, le socialiste Jérome Guedj, accusé par François Durovray d'avoir fait, durant son mandat, de la "cavalerie budgétaire" et d'avoir laissé une "dette cachée" de 108 millions d'euros.Sans nier l'existence de cette dette, Jérome Guedj et l'ancienne majorité de gauche rétorquaient qu'il ne s'agissait de rien d'autre que d'un glissement de trésorerie, une pratique habituelle en période de restrictions budgétaires.
Mais "glissement" ou "cavalerie", il restait une réalité : des centaines d'établissements sociaux ou d'associations remplissant un rôle social auprès des personnes âgées ou des handicapés se retrouvaient avec de très nombreuses factures impayées. Soit 108 millions d'euros d'impayés à quelques 600 créanciers.
Après des débats budgétaires très animés, des échanges plutôt rugueux et des menaces de "scénarios catastrophes" comme l'hypothèse d'une mise sous tutelle du département, le temps et de nombreuses séances de travail ont progressivement apaisé les choses !
François Durovray annonce donc avoir trouvé un accord avec les établissements sociaux concernés :"Nous avons fait face à nos obligations, en adoptant des mesures d'assainissement budgétaire permettant de revenir à une gestion saine et rigoureuse, tout en apurant le passif financier du Département laissé par l'ancienne majorité", écrit le conseil départemental dans un communiqué.
"La visibilité du budget 2016 a permis d'affecter d'autres recettes exceptionnelles (10 millions d'euros )pour accélérer l'apurement de cette dette", ajoute le département. Les remboursements, qui devaient être étalés sur cinq ans, le seront finalement sur trois.
L'accord a été obtenu après des mois de négociations. "On a travaillé tout l'été pour trouver un terrain d'entente. Ca a été une épopée", explique Guillaume Quercy, directeur en Ile-de-France de l'Union régionale inter-fédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss). "Au final, on n'obtient pas entièrement satisfaction, mais on est revenu sur un cadre un petit peu plus acceptable".