Début février, Eric Zemmour avait comparé la ville de Viry-Châtillon (Essonne) à l'Afghanistan. La plainte de Jean-Maris Vilain, le maire de la ville a été reçue ce mercredi par le tribunal d'Évry.
"Ce que je dis, c'est qu'à Roubaix par exemple, c'est l'Afghanistan à deux heures de Paris. Et il n'y a pas que Roubaix. Il y a Trappes, il y a Viry-Châtillon, il y a Vitry, il y a toutes les banlieues", avait déclaré Eric Zemmour le 7 février sur France Inter.
Le maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain (Les Centristes), a porté plainte au nom de la commune pour diffamation après ces propos. Selon la plainte, "il est incontestable que les propos tenus portent bien atteinte à l'honneur et à la considération de la commune", car l'Afghanistan est "une théocratie dirigée par les talibans, un groupe armé qui a pris le pouvoir par la force et, notamment, violentent et martyrisent les artistes, les femmes et les minorités religieuses".
Cette plainte avec constitution de partie civile a été reçue mercredi par le doyen des juges d'instruction du tribunal d'Évry, selon une source proche du dossier.
Une autre plainte déposée par Trappes
Une délibération du conseil municipal du 16 février a autorisé le maire de Viry-Châtillon à déposer plainte et se constituer partie civile au nom de la ville.
Une autre plainte pour diffamation contre le candidat a déjà été déposée en avril 2021 à Paris pour ses propos : "Trappes est une ville musulmane, elle est régie par la loi musulmane, la loi islamique, il n'y a plus la loi française là-bas".
Par ailleurs, le maire de Trappes (Yvelines), une ville également comparée à l'Afghanistan par le candidat d'extrême-droite, a indiqué qu'il n'allait pas porter plainte.
Condamné pour provocation à la haine
Eric Zemmour a été plusieurs fois condamné pour ses propos notamment sur l'immigration. Le 17 janvier, il a été condamné à 10 000 euros d'amende pour provocation à la haine après avoir qualifié les mineurs migrants isolés de "voleurs", "assassins", "violeurs" sur la chaîne CNews en 2020. Il a fait appel.
Il doit être également jugé à Paris en mai 2023 pour diffamation aggravée, pour des propos tenus en 2019 sur le "mouvement féministe" et le "mouvement LGBT".