Législatives 2022 : en Essonne, la gauche a tout à gagner

A l’approche des élections législatives, les 12 et 19 juin, quels sont les enjeux en Essonne ? Alors qu’aucun député de gauche n’a été élu il y a cinq ans, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) espère conquérir plusieurs circonscriptions.

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Dans le département, la gauche rassemblée a tout à gagner cette année. En 2017, on comptait une majorité de députés macronistes. La République En Marche (LREM) avait remporté six sièges, Les Républicains (LR) et l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) deux sièges, et Debout La France (DLF) un siège. A noter que Manuel Valls (divers gauche), élu en 2017 dans la première circonscription, a ensuite démissionné en septembre 2018 dans le cadre de sa candidature à la mairie de Barcelone, menant à l'organisation d'une partielle et à l'élection de Francis Chouat (LREM).

L’Essonne compte 10 circonscriptions. Pour rappel, voici les députés qui siègent actuellement

  • Stéphanie Atger (en remplacement d’Amélie de Montchalin, au gouvernement) : LREM
  • Bernard Bouley : LR
  • Francis Chouat : LREM
  • Nicolas Dupont-Aignan : DLF
  • Pierre-Alain Raphan : LREM
  • Marie Guévenoux : LREM
  • Robin Reda : LR
  • Marie-Pierre Rixain : LREM
  • Laëtitia Romeiro Dias : LREM
  • Cédric Villani : Génération Ecologie, ex-LREM

Parmi les espoirs de conquête à gauche, il y a notamment la 1ère circonscription : l’ancien fief de Manuel Valls, autour d’Evry et Corbeil-Essonnes. Alors que Francis Chouat, le député LREM sortant, ne se représente pas, Ensemble, la coalition qui soutient Emmanuel Macron, est représentée par Medhy Zeghouf. La Nupes a, elle, investi Farida Amrani (LFI).

Autre territoire emblématique visé par la gauche : la 6e circonscription, dans le secteur de Massy-Palaiseau. Le résultat semble incertain pour la nouvelle ministre de la transition écologique Amélie de Montchalin (Renaissance), la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, qui serait contrainte de démissionner en cas de défaite. Reçue mercredi dernier sur notre plateau dans le cadre d’un débat face à Jérôme Guedj (PS), ancien président du Département, et Lisa Haddad (RN), Amélie de Montchalin a indiqué n’avoir eu "aucune hésitation" à se représenter.

"C’est par fidélité, continuité et cohérence. Je ne conçois pas la fonction ministérielle sans cet ancrage… Au fond, quand on est élu député et ministre, on a un suppléant qui siège, donc les électeurs ont deux engagés pour le prix d’un", a-t-elle expliqué.

Jérôme Guedj a, de son côté, affirmé qu’"une majorité de gauche et écologiste à l'Assemblée nationale le 19 juin, c’est possible". "Pendant des années, les électeurs de gauche, et même au-delà parfois, nous disaient 'pourquoi autant de divisions, de querelles intestines qui empêchent de proposer une alternative à l'extrême-droite, au centre-droit, à la droite ?'. Enfin nous avons réussi à faire cette union. C’est probablement l’enjeu principal de cette élection à l’échelle de l’ensemble du pays et également dans cette circonscription : nous avons la possibilité de faire de cette élection le troisième tour de l'élection présidentielle", a-t-il avancé.

Lisa Haddad a, elle, refusé de parler de "résignation" pour le RN, mais a toutefois expliqué qu'"aujourd'hui, quand il y a une élection présidentielle, la majorité suit". "Charge à nous avec ce troisième tour de donner une majorité et une force à Marine Le Pen, de façon à pouvoir combattre toutes les politiques de casse sociale d'Emmanuel Macron", a-t-elle indiqué.

Cédric Villani et Robin Reda changent d’étiquettes

Dans la 5e circonscription, autour du plateau de Saclay, Cédric Villani (Génération Ecologie, ex-LREM), ancien candidat dissident lors des municipales parisiennes en 2020, est désormais le candidat de la gauche. Dans un secteur où Emmanuel Macron a rassemblé 36% des voix au premier tour de la présidentielle, le combat s’annonce difficile pour le mathématicien. "Je suis toujours ce candidat venu de la science, qui promeut la science au service du bien public, l’idéal de fédéralisme européen, la transition écologique, la transition social, mais cette fois sous l’étiquette d’un parti avec des valeurs et un programme qui ne se résument pas à suivre un seul homme", explique-t-il.

Cédric Villani fait notamment face à Paul Midy (Renaissance). "Je suis là pour bien clarifier la situation pour les électeurs, affirme ce dernier. Effectivement, moi, Paul Midy, je suis le candidat d’Emmanuel Macron. Cédric Villani est le candidat de Jean-Luc Mélenchon. Ce sont deux projets qui sont radicalement différents. Jean-Luc Mélenchon, c’est la sortie de l’Europe, la sortie de l’Otan et la complaisance avec Poutine."

Michel Bournat (LR), maire de Gif-sur-Yvette et également candidat, dénonce lui le changement de position du député sortant sur "l’aménagement du plateau de Saclay avec le projet de ligne 18 du Grand Paris Express" : "Il remet maintenant en cause cette ligne sur une partie du tronçon. A un moment, il faut être cohérent dans ses choix. Le projet se fait ou ne se fait pas, mais il se ne se fait pas à moitié."

A noter également un changement d’étiquettes dans la 7e circonscription : Ensemble a décidé de soutenir le député sortant Robin Reda (Renaissance), ancien maire de Juvisy-sur-Orge, élu en 2017 sous l’étiquette LR. La droite a donc investi un candidat contre lui : Julien Dumaine. A gauche, la Nupes est représentée par Claire Lejeune (LFI), militante écologiste et chercheuse à Sciences Po.

Cette dernière - qui souhaite axer sa campagne sur des sujets de santé "contre un système à deux vitesse entre le public et le privé", mais aussi "la retraite à 60 ans", l'augmentation du Smic ou encore le projet de la Nupes de "reparlementariser cette cinquième république" - voit le ralliement de Robin Reda à Renaissance comme "un signe de fébrilité" : "Le score de Valérie Pécresse était partout désastreux à la présidentielle, y compris dans la circonscription. Robin Reda est son bras droit, il a passé tout le quinquennat à critiquer le bilan d’Emmanuel Macron. C’est un manque de considération envers ses soutiens et ses électeurs. C’est aussi pour ça que les gens se méfient énormément des politiques, ça donne l'impression d’un jeu où les déterminants ne sont pas les idées mais des places. Ce revirement est incompréhensible."

Nicolas-Dupont Aignan se prépare à "un référendum"

Pour ce qui est de la 8e circonscription, du côté de Montgeron et Brunoy, Nicolas Dupont-Aignan (DLF) espère conserver son siège. A noter que le RN et Reconquête ne présentent pas de candidats dans ce secteur. Le député joue-t-il son avenir politique dans ce scrutin ? "C’est un peu un référendum pour moi, il ne faut pas le nier", répond l’élu.

"On joue toujours son avenir politique, poursuit-il. Mes concurrents essaient de me caricaturer mais à la différence de beaucoup de personnalités nationales, je suis très présent sur le terrain. Un peu comme un étudiant, je n’ai pas besoin de bachoter, je travaille toute l'année." Après avoir obtenu 2,06 % des voix au premier tour de la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan dit "rester confiant" malgré ce score : "Il y a eu un tel vote utile… Il y a une différence énorme entre l’impact présidentiel et la réalité du terrain".

Le député sortant explique vouloir "éviter les pleins pouvoirs pour Macron" et "revenir sur des problématiques concrètes de pouvoir d’achat, de sécurité et de santé". Face à lui, Ensemble a investi l’ancien policier d’élite Mohamed Bida (Renaissance) et la Nupes soutient Émilie Chazette-Guillet (LFI).

Dans la 1ère circonscription, se présentent :

  • Thiebauld VEGA (RN)
  • Jean CAMONIN (DXG)
  • Mme Christine DANQUIGNY (DXG)
  • Medhy ZEGHOUF (ENS)
  • Eric BERLINGEN (DVG)
  • Antoine DE SCORRAILLE (ECO)
  • Samira KETFI (LR)
  • Farida AMRANI (FI)
  • Jean-François RICOIS (DIV)
  • Rafik GARNIT (DVG)
  • Joseph SAIKALY (REC)
  • Géraldine BAILLEUL (DIV)

Dans la 5e circonscription, se présentent :

  • Christophe DEBON (RN)
  • Benoît ODILLE (DVG)
  • Paul MIDY (ENS)
  • Anne-Christine POISSON (DVD)
  • Denise BARBARAT (REC)
  • Didier PAXION (DXG)
  • Cédric VILLANI (ECO)
  • Marc RONFARD-HARET (DSV)
  • Michel BOURNAT (LR)

Dans la 6e circonscription, se présentent :

  • Ecaterina ASKAR (DSV)
  • Wendy LONCHAMPT (REC)
  • Chantal LACARRIERE (LR)
  • Mokrane SAHARI (DVD)
  • Elisabeth PIOTELAT (DVG)
  • Lisa HADDAD (RN)
  • Jules ROHAULT DE FLEURY (ECO)
  • Franck CHEN (DVD)
  • Amélie DE MONTCHALIN (ENS)
  • Pierre BARONET (DIV)
  • Bastien VAYSSIÈRE (DXG)
  • Jérôme GUEDJ (DIV)
  • Esther BOMMELAER (ECO)

Dans la 7e circonscription, se présentent :

  • Florie MARIE (DVG)
  • Antony CARDOSO (REC)
  • Rabia DAAS (DVC)
  • Robin REDA (ENS)
  • Julien DUMAINE (LR)
  • Jacques RACINE (DIV)
  • Marc HOQUET (DXG)
  • Audrey GUIBERT (RN)
  • Olivier VAGNEUX (ECO)
  • Claire LEJEUNE (FI)
  • Josselyne RIGOLLET (DSV)
  • Catherine BOMPARD (ECO)

Dans la 8e circonscription, se présentent :

  • Nicolas DUPONT-AIGNAN (DSV)
  • Emilie CHAZETTE-GUILLET (FI)
  • Nicolas DOHIN (LR)
  • Jean-Claude GUIGUET (DIV)
  • Daniel JACOB (DIV)
  • Mohamed BIDA (ENS)
  • Chantal DUBOULAY (DXG)

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