Les syndicats du groupe Carrefour ont lancé une mobilisation suivi en ce week-end de Pâques. Ils protestent contre un "plan de transformation" du groupe qui mettrait en cause des milliers d'emploi. Une trentaine de magasins pourraient fermer dans la région.
Rassemblements devant les magasins, filtrage ou blocage des clients : au moins trois cents magasins intégrés de Carrefour ont été touchés ce samedi par le mouvement de mobilisation au sein des salariés du groupe. A Epinay-sur-Orge (Essonne), 80% du personnel est entré en grève, alors qu'une trentaine de magasins de l'enseigne sont menacés de fermeture dans la région d'ici le mois de septembre.
"Certains d'entre nous n'auront plus de boulot dans quelques mois, dénonce Nadine Viané, déléguée Force Ouvrière. Ils nous mettent déjà le couteau à la gorge en nous supprimant les primes petit à petit [la participation moyenne est passée de 610 € l'an dernier à 57€, NDLR]. On est là pour leur montrer qu'on ira jusqu'au bout, au moins pour défendre les acquis que nous avons encore pour l'instant."
Mobilisation nationale
Sur l'ensemble du pays, la CFDT a recensé 170 hypermarchés (sur 220) mobilisés et 130 supermarchés (sur environ 470), avec un taux de grévistes avoisinant "50%". La direction du groupe Carrefour a pour sa part fait état d'une "trentaine" d"hypermarchés "bloqués" à 10h30. A midi, "80% de nos hypermarchés sont ouverts" et "100% de nos supermarchés", a-t-elle souligné.
Le mouvement, lancé par FO et la CFDT et relayé séparément par la CGT, se veut une réponse à l'annonce d'un "plan de transformation" par Alexandre Bompard, PDG du groupe, le 23 janvier dernier. Les syndicats s'inquiètent de la suppression de milliers de postes, du passage d'hypermarchés en location gérance et de nouvelles mesures de logistique et de réduction de surface.
"Nous comprenons que les projets de transformation puissent susciter de l'inquiétude chez certains de nos salariés", a admis Pascal Clouzard, directeur exécutif France Carrefour, dans une réaction adressée à l'AFP. "Si nous souhaitons pérenniser et développer notre activité économique, et donc nos emplois, nous devons impérativement nous transformer", a-t-il ajouté.