Moigny-sur-Ecole vient d'inaugurer un centre de télémédecine. La consultayion à distance dans les zones rurales est peut-être une solution pour faire face aux déserts médicaux.
A peine ouvert, lundi dans l'après-midi, dans un local flambant neuf, c'est déjà l'affluence au centre de télémédecine de Moigny-sur-Ecole. Il faut dire que dans cette zone du sud Essonne, qui fait partie de la communauté des communes des deux vallées, seuls une dizaine de médecins sont installés. Ils assurent le suivi de près de 30 000 personnes, avec plus de 1000 patients par médecin. Vu l'attente pour le moindre rendez-vous, l'annonce de l'ouverture de ce nouveau centre ne pouvait que rencontrer son public.
Cet après-midi, les premiers patients, qui ont été orientés par une plate-forme téléphonique, sont accueillis par une infirmière. C'est elle qui met à l'aise et pose les premières questions. Ils sont ensuite interrogés et auscultés à distance par le docteur Maxime Rousselle, un médecin qui se trouve dans son cabinet à Plessis-Pâté, à environ 35 km de là.
Le médecin et le patient se voient et se parlent grâce à une caméra. Stéthoscope, électrocardiogramme, dermascope et échographie peuvent être activés par l'infirmière à la demande du médecin, qui analyse en direct les données médicales.
A l'issue de la consultation, qui a été payée grâce à la carte vitale, l'ordonnance est transmise et imprimée. Un peu déroutante au départ, cette consultation à distance est plébiscitée par le médecin, l'infirmière d'accueil et les patients.
La télémédecine pour faire reculer les déserts médicaux
Pascal Simonnot, le maire (SE) de Moigny-sur Ecole s'est beaucoup mobilisé pour faire aboutir ce projet. Il le considère aujourd'hui, non sans fierté, comme "son bébé". Il lui a fallu travailler de concert avec de très nombreux partenaires. La mairie de Moigny-sur-Ecole a investi 300 000 € pour restaurer une grange et mettre à disposition des locaux flambants neufs ; le département de l'Essonne, de son côté, a déboursé 50 000 € pour financer le plateau technique. Pour l'instant, une dizaine de médecins sont associés et planifiés à tour de rôle et une quinzaine d'infirmières le seront au moins un jour par semaine. A terme, 80 médecins devraient bientôt s'équiper de caméras et faire partie du projet.
Entre les patients reçus "in vivo" dans leur cabinet et ceux qu'ils vont ausculter à distance, les médecins pourront ainsi effectuer un plus grand nombre de consultations.
Ce premier centre de télémédecine est observé de près par l'Agence Régionale de Santé (ARS). Une expérience innovante qui pourrait se généraliser pour faire face aux déserts médicaux, en particulier dans les zones rurales. Surtout quand on sait qu'à l'échelle de l'Ile de France, où il y a 22 000 médecins généralistes, près de la moitié pourraient partir à la retraite dans les cinq ans.