Une plainte a été déposée contre l'homme d'affaires, ancien maire de Corbeille-Essonnes (Essonne), par l'homme victime d'une tentative d'assassinat, sur fond de soupçons d'achats de votes à Corbeil-Essonnes.
Serge Dassault est visé par une plainte pour association de malfaiteurs, déposée par un homme par ailleurs victime d'une tentative d'assassinat sur fond de soupçon d'achats de votes à Corbeil-Essonnes, a indiqué à l'AFP l'avocate du plaignant, confirmant une information de France Inter lundi.
Fatah Hou reproche à l'industriel et sénateur UMP d'avoir pris part à un stratagème en vue d'organiser son arrestation et celle de deux autres hommes au Maroc, afin de les éloigner de Corbeil-Essonnes (Essonne). Le successeur de Serge Dassault à la mairie, Jean-Pierre Bechter, le responsable du service des sports de la ville et un diplomate marocain sont également visés par cette plainte déposée vendredi auprès du parquet d'Evry, a précisé Me Marie Dosé.
Cette procédure vient s'ajouter à une enquête à Paris sur un système présumé d'achat de votes dans les quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes, dont Serge Dassault a été le maire jusqu'en 2009. Dans ce dossier, le bureau du Sénat doit se prononcer mercredi sur une demande de levée d'immunité parlementaire de l'industriel, qui ouvrirait la voie à une garde à vue. Serge Dassault avait par ailleurs été entendu en octobre en tant que témoin assisté sur la tentative d'assassinat de Fatah Hou le 19 février.
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Quelques heures après l'annonce de cette plainte pour association de malfaiteurs, les avocats de l'avionneur ont saisi le parquet d'Evry d'une nouvelle plainte pour "des appels téléphoniques malveillants réitérés, tentative d'extorsion de fonds, chantage, menaces, recel et complicité de ces délits". Cette nouvelle saisine vient compléter une plainte déposée le 4 novembre à Evry pour les mêmes faits ciblant notamment M. Hou et un autre homme, René Andrieu.
Selon le texte de la plainte que l'AFP a pu consulter, M. Dassault dénonce des menaces par SMS qui "s'intensifient" entre le 24 décembre 2013 et le 4 janvier et sont constitutives "d'un réel chantage". Dans ces messages, il est notamment question d'une future plainte visant le sénateur, le maire de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter et un diplomate marocain. "Pour vous souhaiter un bon noël, sachez qu'une plainte sera déposée contre vous-même, R. R (les initiales du diplomate ndlr), JP BECHTER, pour tentative d'enlèvement avec l'aide d'un Etat étranger, le 3 janvier. Il n'y a que vous qui puissiez arrêter l'engrenage de cette histoire qui sera votre fin", précise ainsi un SMS non signé, reproduit dans la plainte et envoyé le 24 décembre à M. Dassault.
"Notre but, vous le connaissez, n'est pas de vous faire du mal. Ne nous y poussez pas", est-il écrit dans un autre message. "C'est sans surprise que notre client (M. Dassault) a appris par la presse qu'une plainte a été déposée à son encontre le 3 janvier 2014 par les auteurs de ces messages menaçants", écrivent Jean Veil et Pierre Haïk, les avocats du sénateur qui dénoncent "une stratégie d'instrumentalisation judiciaire à des fins politiques".
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