À la Toussaint, les visites sont nombreuses dans les cimetières. Les familles honorent leurs morts, et fleurissent leurs tombes. Ces lieux de recueillement sont en ce moment la cible de voleurs et de réseaux organisés. Dans leur viseur en particulier, les objets métalliques présents sur les tombes.
Quand il ne s'agit pas des parkings aux alentours immédiats, ce sont les cimetières eux-mêmes qui sont visés par des réseaux criminels.
À Montgeron (Essonne), plusieurs lieux de recueillement ont été la cible de vols sur les tombes. Au-delà des fleurs, les voleurs s'emparent aussi des ornements en métal. Un manque de respect total, du point de vue des familles.
Elles s'indignent, et certaines appellent à installer des caméras dans les cimetières.
L'indignité pour récolter une dizaine d'euros
"C'est de la profanation de tombes, en fait. Il est déjà très dur de venir voir nos proches, et de voir qu'il y a des choses qui ont disparu par la suite. C'est compliqué, c'est dur et cela fait mal. C'est inhumain, les gens n'ont pas de respect", regrette cette femme venue se recueillir.
Elle a effectivement de quoi être en colère. Depuis plusieurs jours, ce cimetière et d'autres sites de la commune ne sont pas épargnés par ces vols en tout genre. Les malfaiteurs n'hésitent plus à dérober les palmes métalliques qui ornent certaines sépultures. Certaines sont en bronze : un métal qui peut se revendre entre 6 et 10 euros le kilo.
"C'est une petite valeur pour quelques centimes d'euros. Avec le volume volé sur les cimetières du secteur, cela doit représenter une petite valeur pécuniaire", détaille Francis Rose, directeur du service population de la commune de Montgeron.
Trop de dégradations et de vols sans limite
Ces voleurs n'hésitent pas à s'en prendre aussi aux bâtiments et équipements dépendant des cimetières. "Le hangar et le circuit électrique ont été dérobés. Dans les toilettes, c'est le mitigeur qui a été volé", s'étonne encore Francis Rose. La mairie de Montgeron a porté plainte contre X, et elle incite toutes les familles à déposer une main courante au commissariat.
Les cimetières sont peu surveillés, ce qui peut expliquer cette facilité pour les vols et autres dégradations. À tel point que des associations demandent la levée d'un tabou, et d'installer des caméras.
"Les maires devraient être beaucoup plus motivés à faire que les cimetières qui soient intégrés dans la gestion des jardins publics puissent être surveillés. Ces cimetières ne doivent plus être aussi facilement dépouillés de leurs biens", ajoute Michel Kawnik, président de l'association française d'information funéraire (AFIF).
Le vol de tombes est assimilé à une violation de sépulture. Il s'agit d'une infraction pénale punie d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende.