Viry-Châtillon, 1 an après : 17 suspects, aucune certitude et encore beaucoup à faire

Les "sauvageons seront rattrapés" promettait le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, après "l'attaque barbare" de quatre policiers à Viry-Châtillon (91). Un an après cette agression sauvage aux cocktails Molotov, l'état de l'enquête laisse un goût amer aux policiers.

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C'est la tentation à laquelle aucun ministre de l'intérieur ne sait résister : "nous avons fait le nécessaire ..." Ce dimanche 8 octobre, un an jour pour jour après l'agression sauvage et la mise à feu aux cocktails Molotov de deux véhicules de police par un groupe de petits voyous à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, Gérard Collomb, actuel ministre de l'intérieur, n'y a pas résisté davantage. 
"En l'espace d'un an il y a eu la volonté de reconquérir ces territoires", a affirmé le ministre sur BFMTV, estimant que "la délinquance a baissé" à Viry-Châtillon.

Le 8 octobre 2016, deux véhicules de police étaient pris d'assaut par un groupe d'individus cagoulés et munis de 13 cocktails Molotov, et s'embrasaient en plein jour. Deux policiers en ressortaient très gravement brûlés, deux autres plus légèrement.




Un an plus tard, ils sont 17 jeunes, âgés de 16 à 21 ans lors de l'attaque, mis en examen pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique". Douze d'entre eux sont toujours en détention provisoire. La plupart appartiennent à une même bande. 


Personne n'assume


Le courage n'étant jamais la qualité la plus partagée dans ces milieux, personne ne parle, personne n'assume, comme toujours en pareil cas. Dès lors, sans preuves irréfutables, difficile d'avancer. Sans aveu, les enquêteurs ont réalisé un travail de fourmi pour recueillir "des indices concordants", mais ne disposent "pas de preuves irréfutables".

Les juges poursuivent leur instruction: plusieurs des mis en examen sont convoqués en octobre pour de nouvelles auditions et les premières confrontations. Le policier le plus gravement brûlé, lui, s'apprête à subir une nouvelle greffe au visage.


Toujours pas de commissariat


L'Essonne a reçu des renforts policiers. 111 gardiens de la paix supplémentaires ont été affectés dans le département. Mais un commissariat de plein exercice dans la commune limitrophe de Grigny se fait toujours attendre. "C'est toujours en projet", commente la préfecture, sans plus de détails.
Le commissariat compétent sur la zone reste, pour l'heure, celui de Juvisy-sur-Orge, à 5 km de là. Les jeunes mis en examen sont issus de la cité toute proche du lieu de l'agression, la "Grande Borne" - ou "GB", labyrinthe de 3.600 logements sociaux considéré comme l'une des cités les plus sensibles d'Île-de-France et de France.

"Partout où il y a des difficultés, il faut aller reconquérir les territoires !" clame aujourd'hui le ministre de l'intérieur. La poignée de policiers venus manifester ce dimanche à Viry-Châtillon aimeraient sans doute savoir comment.
Farid Benbekaï et Philippe Aliès
©France 3 Paris

 

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