« On a appelé ça les feux de la colère, mais aussi les feux du désespoir, pour faire ressentir le malaise ambiant qu'il y a dans la campagne, et cet acharnement qu'on peut subir au quotidien », explique cette céréalière. On comptait d’après elle une vingtaine d'adhérents sur chaque site, pour entretenir les flammes en pleine nuit. Du côté de l’Essonne, une quarantaine de manifestants se sont rassemblés autour d’une dizaine de tracteurs à Etampes, selon le président de la FDSEA Île-de-France Damien Greffin.
Une action contre les « zones de non-traitement »
« Le monde agricole est stigmatisé au quotidien », regrette-t-il, expliquant par ailleurs que le projet de mise en place de zones de non-traitement (ZNT) censées protéger les populations contre les dangers potentiels des pesticides « a mis le feu aux poudres ».« Ça a été la goutte d'eau, analyse aussi Amandine Muret-Beguin, aux abords de l'A13, dans le secteur de Mantes. On se fait déjà pas mal attaquer quotidiennement sur nos pratiques, alors que le gouvernement admet qu'on a l'agriculture la plus durable au monde, donc c'est un non-sens. » L’agricultrice des Yvelines déplore « une méconnaissance du milieu agricole », et invite à « venir discuter dans les fermes, avec les agriculteurs ». La secrétaire générale des Jeunes agriculteurs d'Île-de-France-Ouest, qui indique que l’objectif à l’avenir n’est pas d’organiser des blocages, assure être prête à poursuivre les feux « toute la semaine » : « Après, s'il faut continuer, le désespoir est tellement présent qu'on continuera ».