Huit hommes accusés de viols en réunion sur deux jeunes filles dans des cités de Fontenay-sous-Bois seront rejugés à partir de mardi 26 novembre 2013 devant la Cour d'assises de l'Essonne, 15 ans après les faits. En octobre 2012, en première instance, le verdict avait suscité un tollé.
Ils seront huit dans le box pour ce procès en appel mardi 26 novembre 2013. Huit hommes, mineurs au moment des fait, accusés d'avoir violé à plusieurs reprises, entre 1999 et 2001 dans des cités de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Aurélie et Nina, alors agées de 15 et 16 ans.
En première instance, en octobre 2012, à l'issue de plus de trois semaines de débats sous haute tension à huis clos, la cour d'assises du Val-de-Marne prononçait dix acquittements et quatre condamnations, deux à cinq ans de réclusion dont quatre avec sursis, une à cinq ans dont quatre ans et demi avec sursis et la dernière à trois ans avec sursis. Un verdict qui avait provoqué colère et indignation des associations féministes.
Laurence Barbry nous résume ce procès.
En première instance, le procès s'était transformé en épreuve pour les deux victimes, qui dans le huis clos des assises, avaient dû affronter le questionnement incisif de la défense, cherchant à faire vaciller leur témoignage sur des faits vieux de plus de dix ans. Aurélie avait été hospitalisée une dizaine de jours, après une tentative de suicide. Nina, elle, quittait régulièrement l'audience en pleurs. Face à elles, les accusés avaient nié les viols tout au long du procès.
Le ministère public avait alors décidé de faire appel. "Le verdict est trop éloigné du réquisitoire de l'avocate générale" et "ne correspond pas au déroulement des crimes et à leur appréciation", avait estimé la procureure de Créteil.
Parmi les accusés renvoyés devant la justice, tous trentenaires, figurent les quatre condamnés et quatre hommes acquittés pour lesquels l'accusation avait requis des condamnations. Contactés par l'AFP, leurs avocats, réunis vendredi, ne souhaitent pas s'exprimer avant les débats.
Prévu pour durer trois semaines, jusqu'au 13 décembre, ce procès en appel pourrait à nouveau se dérouler à huis clos, sept des huit accusés étant mineurs au moment des faits. L'un d'eux a écopé en novembre dernier de trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son ex-compagne.
Fin mai, deux autres hommes, poursuivis dans l'affaire des "tournantes" mais âgé de moins de 16 ans lors des faits, ont comparu devant le tribunal pour enfants de Créteil. L'un a été condamné à une peine de un an de prison dont six mois avec sursis. Le second, poursuivi pour tentatives de viol, a été relaxé.