Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en soutien à quatre familles menacées d'expulsion de leur logement HLM parce que leurs enfants se livraient à du trafic de drogue.
En vertu d'une décision de justice, ces familles aux revenus modestes et qui se sont vu supprimer l'aide personnalisée au logement (APL), doivent être expulsées de leur HLM le 11 septembre. Les manifestants, réunis sur le parvis de l'hôtel de ville, dénoncent une condamnation "excessive" et demandent à la mairie et au préfet de trouver une solution de relogement. Selon les organisateurs, une pétition de soutien a réuni plus de 1.400 signatures.
"Il ne faut surtout pas transformer une condamnation individuelle en condamnation collective", a déclaré Pierre Gaborit, élu PS de la ville. "C'est inacceptable. Ces familles méritent le respect et méritent qu'on les aide", a-t-il ajouté.
En 2009, les quatre jeunes impliqués dans un trafic de cannabis avaient été condamnés à des peines de prison. Même s'ils ont depuis purgé leur peine et déménagé, la justice a condamné leurs familles en 2012 pour trouble de voisinage et a prononcé la résiliation des baux. Ces condamnations ont été confirmées en appel.
Au total, quatorze personnes sont concernées, dont trois enfants. "Ces familles n'ont rien fait. Logiquement, elles devraient pouvoir rester là où elles sont", a affirmé Nadine Garcia, conseillère générale PCF.
Marianne, membre d'une des familles concernées, demande à la mairie "de ne pas délaisser ces quatre familles". "A une semaine de l'expulsion, on se retrouve sans solution. Nos revenus sont trop faibles pour le privé. Aujourd'hui, le préfet nous dit d'appeler le 115. On demande à la mairie de nous aider", a-t-elle dit.
A l'époque des condamnations, le ministre délégué à la Ville François Lamy avait évoqué la mise en place d'un dispositif pour accompagner les familles de jeunes délinquants dans les HLM. "Il faut, bien entendu, que l'on ne mette pas ces familles à la rue", avait-il déclaré.