Des appels à la grève d’une durée illimitée ont été lancés dans quatre établissements situés à Suresnes, Colombes et Sceaux. La CGT dénonce de mauvaises conditions de travail et des conséquences pour "la prise en charge des résidents".

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"Non au licenciement du personnel", "Stop aux acharnements !", "Trop c’est trop !"... Munis de pancartes et de banderoles de la CGT, une dizaine de personnels grévistes se sont rassemblés ce mercredi matin devant l’établissement La Chesnaye à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Il s’agit d’un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) public.

Presque tout le personnel est en grève ce mercredi, selon nos informations. Sous-effectifs, non-remplacement des équipes en congé ou en arrêt maladie… "On souffre beaucoup ici à La Chesnaye, les résidents aussi", déplore l’une des grévistes. "C’est vraiment un management autoritaire et répressif qui n’est pas ouvert au dialogue. Les agents de service et les aides-soignantes n’en peuvent plus", pointe du doigt une autre manifestante.

Mardi, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, s’est déplacée devant l’établissement des Hauts-de-Seine pour soutenir les personnels grévistes, avant de rejoindre la manifestation parisienne pour l’abrogation de la réforme des retraites et l'augmentation des salaires. "Les salariées de l’Ehpad de la Chesnaye commencent une grève illimitée contre le management toxique et des conditions de travail catastrophiques ! Nos Ehpad sont à l’os !", dénonce-t-elle sur X

La direction de l’établissement, qui compte une centaine de résidents, répond à France  3 Paris Île-de-France qu'elle a mis en place une réorganisation des services, avec plus d’encadrants. Elle avance qu’il s’agit de l’un des Ehpad les mieux dotés en personnels du département. La direction évoque également des arrêts renouvelés à de nombreuses reprises pour certains agents, pour des cas qui ne concerneraient pas des maladies de longue durée, avec des conséquences sur les finances de l’établissement. Elle cite aussi un membre du personnel avec plus de 40 retards enregistrés en quatre mois. La direction met également en avant une revalorisation des salaires "sur des critères précis".

"Il y a une grande souffrance dans les Ehpad"

Au total, quatre établissements des Hauts-de-Seine sont actuellement concernés par des appels à la grève d’une durée illimitée selon Malika Belarbi, responsable du collectif national CGT Santé, par ailleurs aide-soignante dans un Ehpad à Boulogne-Billancourt. "La majorité des personnels des quatre établissements se porte gréviste, c’est une première", explique-t-elle. 

"Au-delà de Suresnes, les trois autres Ehpad sont privés, poursuit Malika Belarbi. Il y a deux établissements du groupe Maisons de Famille à Colombes - Les Vallées, et La Roseraie. Pour ce dernier, le personnel dénonce les conditions de travail et demande une hausse des salaires face à l’inflation. Le quatrième, l’Ehpad Saint-Charles de Sceaux, appartient au groupe Clariane, ex-Korian, avec là encore des problèmes de management et de conditions de travail."

"Aujourd’hui, il y a une grande souffrance dans les Ehpad sur tout le territoire, qui concerne à la fois les salariés et les résidents. Dans les Hauts-de-Seine, je reçois des alertes graves concernant les conditions de travail, mais aussi la prise en charge des résidents. Il y a une hausse des plaintes de la part des familles. La situation est très grave, il y a un ras-le-bol général, c’est terrible", déplore la responsable syndicale.

"On ne peut même plus parler de sous-effectifs à ce niveau-là, avec par exemple deux personnes pour 40 résidents en unité Alzheimer dans un établissement à Boulogne-Billancourt. Les salariés et les agents publics sont en colère. Il est temps que le gouvernement écoute et mette en place des mesures et des financements. L’enjeu derrière, c’est une prise en charge de qualité pour les soins. On parle de personnes âgées, de personnes vulnérables", ajoute Malika Belarbi.

Dans un communiqué publié lundi, l’Union syndicale départementale (USD) CGT santé et action sociale des Hauts-de-Seine réclame une "augmentation des effectifs, à la hauteur d’un soignant-te pour un résident-te", et une "augmentation des salaires, de manière à vivre décemment".

Un récent rapport du Sénat pointe du doigt "des difficultés économiques d'une ampleur inédite" pour les Ehpad publics et privés, dans le contexte d'une "crise de confiance" suite au scandale Orpéa et à la crise sanitaire du Covid-19. Le rapport recommande notamment la création d'une "deuxième journée de solidarité, qui pourrait se traduire par la suppression d'un jour férié", pour générer des recettes supplémentaires.

Avec Joe Saccal, Mathieu Caillaud et Maïla Mendy.

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