"Ce drame aurait pu être évité", un Ephad parisien dans le viseur de la justice suite au décès d'une résidente

Une enquête a été ouverte pour éclaircir "l'éventuelle responsabilité" du plus grand Ehpad public de Paris dans la mort de l'une de ses résidentes, âgée de 76 ans et violemment agressée.

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Les faits remontent au 1er janvier 2024, au sein de l'Ehpad parisien Alquier-Debrousse, situé dans le XXe arrondissement. Avec plus de 300 résidents, cet Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) est le plus important des 15 maisons de retraite médicalisées gérées par la Ville de Paris, sur les quelque 80 que compte la capitale.

D'après la plainte révélée par Le Monde, une résidente atteinte de troubles schizophréniques et "particulièrement vulnérable", a été agressée par un autre patient le 1er janvier dernier. Un agent de ménage l'a retrouvée maintenue au sol par un homme "assis sur sa tête" et couverte de griffures.

Après cette agression, son état se dégrade. Elle refuse "de s'alimenter, de prendre ses médicaments, de se lever et de communiquer verbalement". Pourtant, l'Ehpad ne la fait consulter par "aucun médecin", s'indignent ses fils. Elle est finalement hospitalisée le 3 janvier. Les médecins lui découvrent alors un "volumineux hématome sous-dural, avec engagement cérébral". Elle décède le 12 janvier.

Plainte pour homicide involontaire

Les deux fils de la défunte ont porté plainte contre X le 22 avril pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger.

Ils dénoncent une "prise en charge catastrophique" de l'Ehpad et son "manque de transparence", accusant l'établissement de ne pas avoir mentionné l'agression au moment de l'hospitalisation, "ce qui n'a pu que retarder la prise en charge médicale efficace de celle-ci".
Ils pointent également des "réponses lacunaires" de l'Ehpad à leurs questions. Ils n'ont découvert qu'après le décès de leur mère qu'elle avait déjà été agressée par le même patient en décembre, sans que l'Ehpad ne réagisse en prenant "les précautions nécessaires" à sa sécurité.

Deux enquêtes ouvertes

Les investigations ont été confiées au commissariat du XXe arrondissement. Une autre enquête en "recherche des causes de la mort" est en cours au 2e district de la police judiciaire parisienne.

Dans le journal Le Monde, Véronique Levieux, adjointe à la maire de Paris chargée des seniors et des solidarités entre les générations, assure que l’établissement a signalé le cas à la justice et qu’une enquête interne est en cours. 

"J'espère vraiment que la justice va prendre la mesure de ce dossier. Il est impensable de confier son proche à un tel établissement et de le retrouver mort", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la famille Me Fabien Arakelian. "Ce drame aurait pu être évité", a-t-il assuré.





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