Évacuées de leur immeuble insalubre, des familles de Clichy dans l'inquiétude de retrouver un relogement

Évacuées le 20 octobre de leur immeuble insalubre du 93 rue Henri-Barbusse à Clichy-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine, des familles sont ballottées d’hébergement en hébergement.

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À quelques jours de la rentrée, la situation est toujours difficile pour Yasmine. Depuis qu’elle a quitté son logement qui était sous le coup d’un arrêté de péril imminent, cette mère de famille dont les trois enfants sont scolarisés à Clichy est inquiéte. "Nous sommes arrivés hier soir à l’hôtel à Cergy". "C’est très loin à 1h10 en transport de Clichy, explique-t-elle. Les enfants sont traumatisés par ces déplacements successifs, et surtout ils sont inquiets pour la rentrée".

"Aujourd’hui je suis allée à la CCAS (le Comité communal d’action sociale) de la mairie de Clichy pour savoir si il avait un autre logement moins loin, mais ils disent qu’ils n’ont pas d’autres choix et qu’ils n’ont pas d’autres solutions. Normalement, on doit être hébergé ici jusqu’au 1er novembre, la veille de la rentrée scolaire, après je ne sais pas ce qu’il va se passer...", se désole-t-elle.

Depuis le 20 octobre, comme Yasmine, 18 familles ont été obligées de quitter leur logement de Clichy. Les habitants ont été logés de manière différente. Les sept familles qui sont en situation régulière sont hébergées pour un mois dans un établissement social de la mairie. Les 11 autres familles qui sont pour la plupart sans-papiers ont été hébergées une semaine à l’hôtel Ibis près de la porte de Clichy et dans un Appart’ City, à la station de métro Mairie de Clichy. "Toutes ces familles ont toujours payé leur loyer et entretenait leur logement de manière totalement autonome", explique le collectif qui s’est constitué pour venir en aide à ces personnes.

Des hébergements pour une semaine

Le collectif est composé de la FCPE, le Secours catholique, la Confédération syndicale des familles ainsi que d’autres associations. Dans un communiqué publié mardi 27 octobre, le collectif s'inquiéte de la situation des familles dont l'hébergement arrivait à terme le jour même et pour qui aucune proposition n'avaient été faites "contrairement à ce qui avait été promis oralement par les représentants de la municipalité, lors de l’évacuation finale du 93 rue Henri-Barbusse à Clichy le 20 octobre puis lors de différents contacts téléphonique la semaine dernière. Certaines familles prises en charge à l’hôtel pour une semaine se retrouvent sans solution ce matin".

Aude de Lombares est professeur au collège Jean Macé de Clichy. "Avec de nombreux collègues enseignants et surveillants nous avons rejoint le collectif, nous sommes choqués de la situation dans laquelle se trouve ses familles", indique-t-elle. Cinq enfants de cet immeuble évacué suivent leurs scolarité à Jean Macé et l'un est dans sa classe. "La date de l’hébergement de fortune qu’on leur a proposé la semaine dernière se terminait hier matin et c'est seulement en fin de journée qu'ils ont appris qu’ils seraient hébergés à Nanterre, à Cergy, ou à Gennevilliers et que de nouveau, cet hébergement serait précaire puisque prévu jusqu’au 1er novembre. Vous vous rendez compte dans quel état d’inquiétude sont ces gens ? Ce manque de communication, c'est une forme de maltraitance."

Le collectif demande des actions concrètes

"Monsieur le maire, nous attendons que vous agissiez pour protéger ces familles Clichoises". Dans leur communiqué, le collectif interpelle le maire de Clichy pour qu'il mobilise "toutes les ressources de la municipalité du département et de la préfecture pour venir en aide à ces familles en leur proposant un relogement décent permettant de poursuivre sereinement la scolarisation de leurs enfants le temps de trouver une situation pérenne".

L'adjointe au maire, Evelyne Lauer, chargée de l'action sociale explique que depuis le début de l'évacuation des locataires de la rue Barbusse, des assistantes sociales sont auprès des familles. La semaine prochaine, une réunion avec l'élue au logement est prévue pour les sept familles qui possèdent des papiers, précise-t-elle. En revanche pour les quatre familles monoparentales sans papiers, "on ne peut rien faire, c'est l'Etat qui doit reprendre le dossier, dit l'adjointe. "Nos moyens sont limités, on a fait un courrier au SIAO (Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation), pour qu'il mette tout en oeuvre pour que ces familles soient rapprochés". Le maire a de son coté a saisi le préfet pour demander le rapprochement des familles qui sont scolarisés sur la commune.
 
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