Le rectorat de Versailles, épinglé pour avoir envoyé une lettre aux parents d'un adolescent de Poissy dans les Yvelines qui se disait victime de harcèlement, a envoyé des courriers similaires à d'autres familles, selon le ministère de l'Éducation nationale.
Une nouvelle lettre a été envoyée par le rectorat de Versailles à un père qui avait porté plainte pour attouchements sexuels sur sa fille en mars dernier selon une information de BFMTV. La famille, qui accuse un animateur périscolaire, avait interpellé la directrice d'école de sa fille pour signaler ces faits.
Le père de la jeune fille assure avoir reçu ensuite un courrier "menaçant" de la part du rectorat de Versailles. Dans ce courrier dont l'AFP a obtenu copie, le rectorat assure que la procédure "a été entièrement respectée". Il affirme que les propos et le comportement de la famille envers des personnels de l'Education nationale sont "inacceptables" et les enjoint à "adopter désormais une attitude constructive et respectueuse" envers "tout personnel de l'Education nationale", promettant qu'il prendra sinon "toutes les mesures nécessaires".
Contacté par l'AFP, le parquet de Versailles a indiqué qu'une enquête était ouverte depuis mi-mars 2023 du chef d'"agression sexuelle sur mineur" suite à la plainte déposée par le père. Le ministère public a également confirmé que les faits s'étaient déroulés à Andrésy dans les Yvelines. Selon le parquet de Versailles, l’animateur périscolaire a depuis été suspendu par la mairie.
Condamnation ferme
Ce vendredi matin, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a "condamné fermement ( ..les termes" écrits dans cette nouvelle lettre. Dans une note divulguée à la presse, Gabriel Attal indique que selon "les premières remontées de l'audit qu'il a déclenché, d'autres courriers de ce type ont été envoyés à plusieurs familles". Dans cette note, le ministre réitère sa volonté de "lutter contre cette pratique. "Pour le ministre, les choses sont claires : il s'agit de faire la transparence sur l'ampleur de cette pratique, d'y mettre un terme et d'en tirer toutes les conséquences".
Face à ce constat, il "se rendra lundi au rectorat de Versailles pour faire le point avec le nouveau recteur récemment nommé et s'exprimera à cette occasion".
Une"honte"
En mai dernier, le rectorat de Versailles avait envoyé aux parents d'un adolescent de Poissy une lettre dont les termes ont été condamnés par le ministre de l'Education nationale. Le ministre a alors annoncé un audit des rectorats sur les cas de harcèlement scolaire.
Dans le courrier qui avait été envoyé quelques mois avant le suicide du lycéen de 15 ans, le rectorat de Versailles qualifiait "d'inacceptables" les propos des parents qui, selon lui, "remettaient en cause" l'attitude des personnes de l'établissement scolaire. Il enjoignait par ailleurs les parents à "adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative". Le ministre de l'Éducation nationale a alors qualifié cette lettre de "honte".
"Nous ne laisserons pas cette pratique ternir le travail de tous les chefs d'établissements, enseignants, personnels éducatifs et administratifs, qui œuvrent au quotidien au service des élèves et en harmonie avec les familles", ajoute Gabriel Attal.