Le projet de fusion des communes d'Issy-les-Moulineaux et Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine doit connaître sa première étape ce samedi. A terme si cette fusion des deux communes est effective elle engendrera une ville de près de 200.000 habitants, située aux portes de Paris.
"La même vision", "la même ambition" pour "une réelle et belle opportunité": c'est ainsi que les maires d'Issy, André Santini (UDI), et de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet (LR), ont présentés leur projet surprise, annoncé il y a à peine quatre mois, dans la délibération commune qui doit être votée ce samedi matin par leurs conseils municipaux respectifs.La 12ème de France, porteuse de 150.000 emplois
"On veut être la ville exemplaire du futur. Nos villes sont malmenées, donc on veut réagir", plaide Pierre-Christophe Baguet, tandis que les deux édiles évoquent "des marges de manoeuvre supplémentaires sur le plan budgétaire, par la rationalisation des services et la réduction des dépenses publiques". D'aucuns craignent toutefois la mésalliance: "Je cherche encore la justification objective à ce projet de fusion. Il n'y en a pas", s'agace l'ancien maire de Boulogne (2007-2008) et désormais chef de file de l'opposition divers droite, Pierre-Mathieu Duhamel. "Une mutualisation? Il y a déjà une communauté d'agglomération!", poursuit-il, en dénonçant "un projet pour convenance personnelle des deux maires".
A Issy, riche et prospère, le chef de file de l'opposition socialiste, Thomas Puijalon, "sans formuler d'opposition de principe sur la fusion", s'interroge tout
de même sur la dette de Boulogne, plombée par les retards de l'aménagement de l'île Seguin depuis le départ des usines Renault. "Je suis plus endetté qu'Issy, mais c'est pas dramatique", répond le maire de Boulogne, qui met en avant un désendettement croissant, tombé selon lui "à moins de cinq ans de remboursement".
"Boulogne-les-Moulineaux"?
Le point principal d'échauffement reste l'absence de consultation de la population, alors que le projet ne figurait dans aucun programme lors des élections municipales de 2014. "Les conditions pour un référendum, notamment quant au seuil minimal de participation, le rendent quasiment impossible", balaie Pierre-Christophe Baguet.Les socialistes d'Issy, qui font de la non-consultation un casus belli, n'ont pas indiqué dans quel sens ils allaient voter samedi et demandent "des garanties". Fiscalité, police municipale, ou pénalités liées à la trop faible proportion de logements sociaux après fusion, président notamment les interrogations.
Les deux villes, séparées par la Seine, et elles-même issues de fusion au début du XXè siècle (Issy et Les Moulineaux pour l'une, Boulogne et Billancourt pour l'autre), devront par ailleurs "montrer qu'elles sont solubles culturellement l'une dans l'autre, ce qui n'a historiquement pas toujours été le cas", note un observateur.