Le paternel était coincé dans l'ascenseur d'un immeuble de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Ses fils s'en sont pris aux sapeurs-pompiers car ils jugeaient l'intervention trop lente.
Le 29 septembre dernier, deux frères, âgés de 32 et 38 ans, ont appelé une société de dépannage pour qu'elle vienne libérer leur père de 80 ans bloqué dans l'ascenseur. Mais malgré l'intervention de techniciens, l'ascenseur est resté coincé. Alors, craignant pour la santé de leur père prisonnier depuis près de 4 heures, les deux frères ont fait appel aux pompiers.
Sur place, ces derniers ont fait face "à une tension ambiante", selon le chef d'équipe, qui s'est transformée "en violence". Perdant patience, l'un des frères a tenté de s'emparer de la masse des pompiers pour défoncer la porte de l'ascenseur. Les pompiers ont essayé de l'en empêcher et ont reçu plusieurs coups entraînant pour chacun d'entre eux deux jours d'interruption temporaire de travail (ITT).
"C'était la panique"
Sur les deux frères, seul le plus jeune a reconnu avoir donné un coup de boule et un coup de poing. Le plus âgé, incarcéré depuis fin septembre, a maintenu n'avoir jamais frappé les pompiers. "On n'entendait plus mon père, c'était la panique", a rapporté le plus jeune. "On a trop attendu, j'étais sous pression et je me suis emporté", a-t-il raconté. "J'ai essayé d'ouvrir la porte moi-même mais les pompiers m'en ont empêché", a déclaré son aîné."Il y a quand même un contexte qui explique qu'on ne peut mettre une peine de prison ferme à quelqu'un de cet âge qui a un casier vierge", a plaidé l'avocat de l'aîné, Me Pierre-Ann Laugery. Il a décrit les deux frères, soutenus par plusieurs voisins présents dans la salle, comme "des gens biens, des gens sérieux, qui ne font pas de vague et qui ont paniqué". L'avocat du plus jeune, Me Steeve Ruben, a appuyé la plaidoirie de son confrère en demandant une peine de sursis pour son client, actuellement en reconversion professionnelle.
"Oui, l'intervention a été longue, a reconnu le procureur, mais nous avons deux personnes qui estiment que c'est sur les pompiers qu'il faut passer ses nerfs", a-t-il dénoncé. Le tribunal a condamné les deux frères à 18 mois de prison, dont 15 avec sursis, ainsi qu'à payer 1.000€ de dommage
et intérêt à chacun des trois pompiers.