Le projet était dans les cartons depuis plus de 20 ans. La SPA va déménager son refuge de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) à quelques kilomètres, dans la même commune, pour un lieu flambant neuf. Mais le coût, 15 millions d'euros, est élevé pour l'association.
Fin d'une époque pour le refuge de la SPA de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Le plus vieux refuge de France va être détruit pour mieux renaître quelques kilomètres plus loin dans la même commune, mais près de la Seine.
"En termes de réseau sanitaire, de réseau d'eau, on avait des fuites partout, des consommations d'eau phénoménales, des consommations d'électricité énormes", explique Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, qui ajoute : "Surtout, l'hébergement des chiens et des chats n'était plus vraiment conforme aux réglementations. L'endroit fait vraiment un peu univers carcéral."
La SPA occupe le lieu depuis 1917. Mais avec les années, le lieu est devenu plus vétuste. Or, avec la pression immobilière, la mairie de Gennevilliers a voulu reprendre le contrôle du terrain pour, notamment, construire des logements sociaux.
Face à la menace certaine d'une expulsion, le dirigeant de la SPA indique s'être posé la question de la pertinence d'un déménagement en région parisienne. "Gennevilliers est le seul refuge en petite couronne, toutes associations confondues. Cela veut dire que c'est le seul refuge pour offrir des animaux à l'adoption alors que vivent autour près de 10 millions de Franciliens. La moitié des gens qui viennent habitent à Paris intra-muros", poursuit-il.
Adopter un animal, c’est une décision mûrement réfléchie et à prendre en famille. Mais avant d'adopter un chien, que faut-il savoir ? Les enfants nous expliquent dans cette vidéo les 5 choses à connaître ! pic.twitter.com/ajGi4Lr6ij
— La SPA France (@SPA_Officiel) April 17, 2024
3 126 animaux recueillis en 2023
Car c'est aussi le plus grand refuge de France avec 3 126 animaux recueillis l'année dernière, le double voire le triple d'autres refuges. Une fois la décision prise, il a fallu trouver un autre terrain. Finalement, c'est la mairie de Gennevilliers qui a proposé une solution viable à l'association, qui a eu beaucoup de mal à trouver un emplacement assez grand et acceptable pour le voisinage.
D'une surface d'1,5 hectares, situé proche de la Seine, le terrain a d'abord nécessité d'importants travaux. "L'ensemble de la commune de Gennevilliers est submersible, il faut donc construire sur pilotis. Puis il a fallu faire une dépollution du site, beaucoup plus importante que celle que l'on fait pour construire des logements. Tout simplement parce que nous les humains, on a le nez à 1m 50 du sol alors que les chiens ont le nez à 2 cm", raconte Jacques-Charles Fombonne.
Ajout d'une couche de 30 cm de terre propre sur l'ensemble du lieu, recherche de bombes non déclenchées (le port de la commune a été bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale) : les défis étaient grands.
Le coût aussi. Estimé à 6-7 millions d'euros, il va finalement avoisiner les 15 ou 16 millions d'euros, financés pour moitié par des acteurs publics (collectivités territoriales, Région ou État).
Le président de la SPA est désormais confiant, le centre va ouvrir à l'automne prochain. Mais il espère encore obtenir l'autorisation de la RATP pour que les usagers puissent transporter sur la ligne qui desservira le nouveau refuge, des chiens et des chats.
En attendant, les volontaires peuvent faire une demande d'adoption dans l'ancien centre qui sera partiellement ouvert (la moitié des animaux ont été transférés dans d'autres centres) jusqu'au déménagement.
"Le plus moderne d'Europe"
"Cela va être le plus moderne d'Europe !, se félicite Jacques-Charles Fombonne, nous aurons une autonomie en eau, quasiment une autonomie en électricité et surtout, un nouveau concept de refuge."
Car il ne sera plus question de voir les chiens derrière des grilles. Les box seront plus grands, il y aura des espaces de promenades. Le nouveau refuge pourra aussi accueillir des cours d'éducation canine, recevoir des sorties scolaires ou des personnes en difficultés psychologiques.
"On veut renforcer le lien entre l'Homme et l'animal, sachant qu'il est autant bénéfique à l'Homme qu'il l'est à l'animal", espère le président de la SPA.