Affaire Balkany : « J’ai surtout l’impression qu’on fait le procès des Juifs » de l'après-guerre

Le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany (LR), jugé à Paris pour blanchiment et corruption, s’est lancé dans une comparaison polémique au cours de son audition ce jeudi, évoquant la situation de la communauté juive après la Seconde Guerre mondiale.

Visiblement, Patrick Balkany n’a pas peur de se lancer dans des propos à fort potentiel de controverse. Alors que le tribunal correctionnel s’intéressait ce jeudi à des montages financiers masquant une villa antillaise – construite par le maire LR de Levallois-Perret en 1989, l’élu a lâché une comparaison polémique.« J’espère monsieur le président que vous ne me prenez pas pour le bouc émissaire d’une situation qui existe depuis très longtemps, de tous les français qui ont eu des comptes à l’étranger, a dans un premier temps déclaré Patrick Balkany, interrogé sur les circuits de l'argent. J’aimerais bien ne pas être celui qui paye pour tout le monde. »

« Ma communauté sait ce qu’est la spoliation »

Avant de poursuivre : « Car beaucoup ont eu des avoirs par leurs parents, pendant la guerre. Si les familles juives de France se méfiaient, elles ont eu des bonnes raisons. Tous ceux qui ont été déportés au Vél’d’Hiv avaient de quoi se méfier… Et malheureusement je m’aperçois entre les gracieusetés reçues sur les réseaux sociaux que l’antisémitisme n’a pas disparu. »Questionné par le président qui cherchait à savoir si l’élu acceptait « la qualité de fraudeur fiscal », l’homme politique a poursuivi sa comparaison : « L’Etat français n’a pas été spolié ! Mais ma communauté sait ce qu’est la spoliation avec tout ce qui s’est retrouvé dans les musées. »

Gyula Balkány, résistant juif hongrois et survivant d'Auschwitz

« Mon père qui s’est battu pour la France, a été déporté, considéré comme un véritable héros… C’est lui faire un mauvais procès car il avait gardé de l’argent à l’étranger !, s’est exclamé le maire. J’ai surtout l’impression qu’on fait le procès des Juifs qui ont pris leurs dispositions après la guerre. » Le terrain de la villa antillaise en question – Serena – a été acheté par Patrick Balkany via une société immatriculée au Liechtenstein, Belec. Une compagnie constituée par une fiduciaire suisse, en charge par ailleurs de l’héritage paternel de l’élu.

Gyula Balkány, le père de l’ex-député, est un immigré juif hongrois, ancien résistant survivant d'Auschwitz. Il avait fait fortune dans le prêt-à-porter.

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