Face à un nouveau retard annoncé des travaux sur la future ligne 15-sud du Grand Paris express, qui reportera son ouverture en 2026 au lieu de 2025, la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, tape du poing sur la table.
L'ouverture du tronçon sud de la ligne 15 du Grand Paris Express, initialement prévue en décembre 2025, va être décalée à l'été 2026. C'est ce qu'a annoncé ce jeudi 28 novembre la Société des grands projets (SGP). En cause, des retards pris dans la conduite d'essais de sécurité, a-t-elle indiqué.
Cette annonce a manifestement déplu à la présidente de la Région, Valérie Pécresse. "Je suis très déçue sur le nouveau retard annoncé encore aujourd’hui (...)", a réagi dans un communiqué celle qui est à la tête de l'autorité des transports, Ile-de-France Mobilités. "Je le redis : la ligne 15-sud est extrêmement attendue par les Franciliens, à la fois les villes au sud de Paris, mais aussi pour désaturer les RER A et B d’environ 10 à 20 %."
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La Région réclame un calendrier "fiable"
Cette ligne de 33 km s'étendra de Pont de Sèvres à Noisy-Champs et traversera 22 communes des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis. Son coût (8 milliards d'euros) restera en revanche inchangé, selon la SGP.
Néanmoins, Valérie Pécresse a insisté sur la mise en place d'un calendrier "fiable". "6 mois de nouveaux retards, ce n’est pas pour se retrouver demain avec 9 mois, 12 mois ou plus ou pire, décaler à 2027", a-t-elle prévenu. L'Île-de-France, qui est le premier client de la SGP, rappelle Valérie Pécresse, "attend que la société tienne ses engagements sur les fondamentaux, c’est-à-dire livrer les lignes de métro automatique dans les délais et avec le niveau de qualité attendu".
Des retards en chaîne
L'ouverture de la ligne 15 sud, dont le chantier a démarré en mars 2015, a été décalée à de multiples reprises. D'abord attendue pour 2020, l'inauguration a une première fois été repoussée à 2023, puis à 2024. Le Covid avec l'interruption des chantiers a ensuite rajouté un an au calendrier.
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Cette fois-ci, ce sont les essais qui permettent de s'assurer de la fiabilité et de la sécurité de ce métro automatique, qui roulera à 110 km/h par endroits, qui a engendré du retard. "Il faut rappeler l'extrême complexité du Grand Paris Express, qui tient d'abord à sa taille", a insisté auprès de l'AFP le président de la SGP, Jean-François Monteils. Ce dernier estime que ce tronçon "est probablement le plus lourd" en termes de défis techniques et de coûts.
La présidente de l'Ile-de-France a également démenti avoir l'intention d'exploiter la ligne alors qu'elle ne serait pas finalisée. "Ce n’est pas à Ile-de-France Mobilités de terminer les travaux de la SGP comme nous le faisons très exceptionnellement (...). Ile-de-France Mobilités ne rognera pas non plus sur la marche à blanc, c’est-à-dire le délai nécessaire à la vérification du bon fonctionnement des systèmes informatiques."
Les lignes 15, 16, 17 et 18 formeront 200 km d'un réseau entièrement neuf de métros automatiques d'ici à 2031, composé de 68 nouvelles gares réparties dans toute l'Ile-de-France, le tout pour 36,1 milliards d'euros - contre une estimation à 22 milliards en 2010.
