Des tirs de mortiers d'artifice ont visé ce lundi matin le lycée Joliot-Curie à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, où des échauffourées entre jeunes et policiers ont eu lieu la semaine dernière. Cinq mineurs ont été placés en garde à vue.
Cinq jeunes, qui ne sont pas tous des élèves de Joliot-Curie, ont été placés en garde à vue à la suite d'incidents ayant légèrement blessé un policier et dégradé un véhicule des forces de l'ordre. Des tirs de mortiers d'artifice ont également visé le lycée Claude-Chappe à Nanterre.
"J'ai dû confiner mes élèves" pendant les tirs de mortier aux abords de ce lycée à Nanterre, a témoigné une professeur du lycée.
La vidéo du journaliste Clément Lanot diffusée sur Twitter montre une dizaine de personnes cagoulées, sur le trottoir en face du lycée Joliot-Curie, tirer des mortiers d'artifice vers l'établissement.
Le calme est revenu aux alentours de 10 heures, a constaté une journaliste de l'AFP, neuf véhicules de gendarmes mobiles sécurisant la zone et des médiateurs de la Ville de Nanterre étant présents.
"Suite à quelques tensions en début de matinée, les élèves entrent au sein du lycée et les cours sont assurés. Des membres du dispositif académique de prévention et de sécurisation (CAAEE) ainsi que des inspecteurs pédagogiques régionaux sont présents pour accompagner la direction et les enseignants", a déclaré l'académie de Versailles.
Le lycée Joliot-Curie a connu de vives tensions la semaine dernière
L'établissement a d'abord été bloqué sans heurts lundi dernier par des élèves, des échauffourées ont éclaté le lendemain, menant au placement en garde à vue de 14 jeunes. Les élèves protestaient principalement contre la fin du dispositif d'aide aux devoirs, contre le règlement intérieur et le cadre d'application du principe de laïcité, mais aussi en soutien à un enseignant et syndicaliste muté, Kai Terada.
Jeudi matin, de nouvelles échauffourées impliquant une cinquantaine de jeunes au visage dissimulé selon la préfecture, avait conduit le rectorat à fermer vendredi l'établissement de 1.700 élèves.
Mutation "forcée" d'un professeur
Le climat au lycée Joliot-Curie est également troublé depuis la mutation fin septembre de Kai Terada, professeur de mathématiques, et cosecrétaire de Sud Éducation 92. L'arrêté de mutation reçu par Kai Terada évoque une activité "en dehors des instances de dialogue social de l'établissement ou de l'exercice normal d'une activité syndicale", selon plusieurs syndicats enseignants qui accusent l'académie de "discrimination syndicale" et demandent la "levée des sanctions".
Une audience devrait avoir lieu cet après-midi au tribunal administratif de Versailles dans les Yvelines, l'enseignant ayant formé un recours contre sa mutation "forcée".
Sources : AFP