Nouvelles tensions au lycée Joliot Curie à Nanterre ce jeudi. L'établissement a été fermé

Troisième jour de tensions au lycée Joliot Curie. Des échauffourées entre lycéens et policiers ont une nouvelle fois éclaté ce jeudi matin. Le lycée a été fermé jusqu'à vendredi.

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Ce jeudi matin, à l'heure de la rentrée des cours, le lycée a été une nouvelle fois le théâtre de violences entre des jeunes et la police, comme en témoigne une vidéo amateur. Les élèves et les professeurs se sont réfugiés dans l'établissement.

Une cinquantaine d'individus, le visage dissimulé, se sont regroupés devant le lycée pour empêcher l'accès aux élèves, selon la préfecture des Hauts-de-Seine qui précise dans un communiqué qu'ils ont "violemment pris à partie des lycéens, passants, automobilistes et policiers". 

Nouvelles interpellations

Deux adolescent ont été interpellés. Il s'agit de deux garçons mineurs, l'un scolarisé au lycée Joliot-Curie et le second dans un autre lycée de Nanterre, selon une source proche du dossier. Une enquête, confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, a été ouverte pour attroupement armé par des individus masqués et violences aggravées sur personnes dépositaires de l'autorité publique, a précisé le parquet.

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Nouvelles tensions au lycée Joliot Curie à Nanterre ce jeudi 13 octobre. ©Images amateur

"Il y a eu des affrontements entre les jeunes et la police à la suite des gardes à vue de mercredi, qui ont commencé vers 8h15 jusque vers 9h30. Les forces de l’ordre ont dispersé les jeunes qui étaient regroupés sachant que dans le lot, il y avait beaucoup de lycéens qui ne prenaient pas part aux affrontements. Des personnels de l’établissement se sont également retrouvés au milieu des affrontements et des gaz lacrymogène utilisés par la police", explique Maxime Pouvereau, enseignant et délégué CGT au lycée Joliot Curie, joint ce matin.

Selon lui, "plusieurs mécontentements s’expriment, contre les forces de l’ordre, contre la direction de l’établissement. Les parents d’élèves sont également en colère envers la direction de l’établissement sur la gestion de la crise."

Cinq jeunes seraient en garde à vue dont plusieurs élèves du lycée. L'établissement a été fermé aujourd’hui. "Les cours n’ont pas eu lieu, les élèves ont été regroupés puis évacués de l’établissement. Nous nous sommes réunis entre profs et personnels pour échanger. Un temps d'échange a eu lieu avec la direction", ajoute-t-il.

Réunis en assemblée générale ce jeudi après-midi, les personnels du lycée Joliot Curie ont exprimé dans un communiqué, leur émotion et inquiétude après les incidents. "Nous tenons à rappeler la légitimé des revendications de nos élèves et l’indépendance de leur mouvement", notamment le retour de l'aide aux devoirs, et "un réel dialogue avec la direction et une écoute sur des questions relatives à la vie de l’établissement (contrôle inégal et aléatoire des tenues vestimentaires, interdiction nouvelle d’apporter de la nourriture au lycée, civilité des échanges avec la direction.) Tout en se désolidarisant des moyens d'action des lycéens ( le blocus Ndlr), ils dénoncent la réponse policière : "Nous condamnons le déploiement tout à fait disproportionné et même surréaliste des brigades anti-émeute devant le lycée, dispositif présenté comme devant simplement « sécuriser les abords du lycée." 

Une délégation des représentants du personnel devait être reçue cet après-midi par le directeur académique des Hauts-de-Seine. 

3 jeunes devant le juge

En début de semaine, lundi et mardi, les élèves ont bloqué l'établissement pour protester contre la fin du dispositif d'aide aux devoirs et le règlement intérieur dans le cadre d'application du principe de laïcité, notamment le port de l'abaya. Depuis la rentrée, la situation est tendue dans cet établissement qui compte 1700 élèves suite à la mutation d'un enseignant syndicaliste, Kai Terada.

Mardi, le blocus a dégénéré et 14 jeunes ont été placés en garde à vue. Trois d'entre eux vont être jugés pour violences aggravées, suite à des jets de projectiles et tirs de mortiers d'artifice en direction des forces de l'ordre. "J'ai été interpellé alors que j'arrivais au lycée vers 09H45, je ne faisais pas partie des élèves qui bloquaient", a témoigné, Walid, 17 ans, un élève de terminale, à sa sortie de garde à vue.

Comme lui, Ismaël, 14 ans et en classe de seconde, a été interpellé mardi: "Je me suis retrouvé dans une foule, les policiers nous ont entourés, puis arrêtés", a-t-il déclaré tandis que sa mère Nadia, à ses côtés, se dit "terriblement choquée".

"On faisait un blocus pacifique pour l'aide aux devoirs et en soutien au 'prof', tout s'est bien passé lundi mais mardi matin, les policiers étaient plus nombreux et ont bloqué l'entrée du lycée", ont raconté mercredi cinq lycéennes de terminale, devant le commissariat de Nanterre, venues soutenir les lycéens arrêtés.

"C'est le même processus que pour les lycéens mis à genoux à Mantes-la-Jolie, c'est la criminalisation et la répression d'un mouvement social lycéen", a réagi  Me Arié Alimi, qui défend la majorité de ces jeunes, dénonçant "une stratégie politico-judiciaire qui fait suite à une mise au pas d'un membre de l'Education nationale".  (151 jeunes avaient été mis à genoux fin 2018 lors de leur interpellation en marge d'une mobilisation lycéenne à Mantes-la-Jolie Ndlr)

Retour de l'aide aux devoirs après le Toussaint

De son côté, l'Académie de Versailles estime que l'établissement est marqué par "des dysfonctionnements nécessitant la mise en place de mesures d'accompagnement devant permettre de retrouver un climat de travail serein pour les élèves et les personnels". Une inspection, réalisée en février dernier, avait conclu à une "situation très insatisfaisante" dans le lycée, "tant du point de vue des élèves que des personnels".

Concernant l'aide aux devoirs, mise en place depuis plusieurs années dans l'établissement, mais "stoppée depuis la rentrée" selon les enseignants et les élèves, le rectorat a indiqué qu'il allait débloquer "des moyens complémentaires à la rentrée des vacances de la Toussaint". De son côté, le maire de Nanterre (DVG), Patrick Jarry, assure que "la mise en place d'une aide aux devoirs dans toutes les matières est une demande légitime, après les confinements successifs", a estimé le maire (DVG) de Nanterre, .

Sources : AFP





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