Près de 200 vigiles et agents de sécurité ont défilé ce mardi au pied des tours de La Défense pour alerter sur la précarité et la dégradation de leurs conditions de travail . Aux Quatre-Temps, un vigile a été violement agressé le mois dernier.
"Aujourd'hui, des gens meurent au travail en ne touchant même pas le Smic. Nos salariés sont en danger", alerte Alexandre Viegas, représentant CFDT.
Au lendemain du décès d'un vigile travaillant à l'ambassade du Qatar, lors d'une altercation pour un motif encore inconnu, près de 200 agents de sécurité se sont rassemblés ce mardi à la Défense à l'appel d'une intersyndicale, CGT-CFDT-CFTC-Unsa-Sud. Alexandre Viegas a rappelé la liste des drames récents: "un agent renversé par une voiture à Villejuif en décembre, un autre menacé avec un couteau en mars à Nantes, ici même aux Quatre Temps un vigile agressé sauvagement mi-mars. Et début mai, on a tiré sur un salarié à Marseille."
"80% des gens sont précaires dans la branche. Des métiers aussi réglementés que les nôtres ne peuvent être rémunérés sous le Smic. On n'est pas là pour décorer, on fait un vrai métier", dénonce de son côté Charles Migan représentant Unsa.
Troisième rassemblement
Ce troisième rassemblement national, après une journée d'action le 17 mars devant le siège parisien de l'organisation patronale GES et une autre le 1er avril à l'aéroport de Roissy, avait également pour objet de dénoncer les bas salaires alors que les syndicats avaient jusqu'à lundi pour parapher une proposition d'accord du patronat à 3,25% d'augmentation générale.
Le GES a indiqué ce mardi que cette proposition avait été acceptée par FO, la CFTC et la CFE-CGC, qui totalisent plus de 30%, et serait appliquée après avoir été étendue. Selon les syndicats, un niveau salarial se retrouvera toutefois toujours au niveau du Smic. "La situation était bloquée depuis le début d'année, c'est une bonne nouvelle", a indiqué un porte-parole du GES. Selon lui, la signature de cet accord va permettre de reprendre le 30 mai les négociations sur la révision de la classification, entamée depuis plusieurs mois, afin d'augmenter de 10% la masse salariale en 2023.
Le secteur de la prévention-sécurité compte 3.500 entreprises en France, ainsi que 8.500 auto-entrepreneurs, et emploie près de 170.000 personnes. En 2020, il a réalisé un chiffre d'affaires global de 7,9 milliards d'euros.