Suite au décès de Nahel M., un jeune automobiliste tué par un policier mardi matin à Nanterre (Hauts-de-Seine), le ministre de l’Intérieur dit "appeler au calme et à la vérité de l'enquête judiciaire". Il annonce un dispositif policier renforcé ce mercredi soir.
Près de 2 000 policiers et gendarmes seront mobilisés ce soir en banlieue parisienne, notamment dans les Hauts-de-Seine, a annoncé ce mercredi Gérald Darmanin, lors d'un point presse à la préfecture de police. La mise en place de ce dispositif fait suite à une nuit de tensions en Île-de-France, suite à la mort de Nahel M., un jeune automobiliste de 17 ans tué par un policier mardi matin à Nanterre, à l’issue d'un contrôle de police.
Dans la nuit de mardi à mercredi, 31 personnes ont été interpellées au niveau national, a-t-il indiqué. Le ministre de l’Intérieur a communiqué un bilan de 24 forces de l'ordre blessées légèrement et d’une quarantaine de voitures brûlées.
Cette nuit, quelque 350 policiers et gendarmes avaient été mobilisés par la préfecture de police dans le département des Hauts-de-Seine, principalement sur Nanterre, et 1 200 forces de l’ordre au total autour de Paris, toujours selon Gérald Darmanin.
Des images "extrêmement choquantes"
"J'en appelle au calme et à la vérité de l'enquête judiciaire", a également déclaré le ministère de l'Intérieur suite aux tensions de cette nuit. "Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues" contre le policier auteur du tir, à l'issue de sa garde à vue, a-t-il ajouté. Le ministre a annulé ses déplacements pour la journée.
Concernant le décès du jeune automobiliste, Gérald Darmanin a aussi réagi aux images du contrôle de police diffusées sur les réseaux sociaux par un témoin de la scène. Ces images, qui montrent un tir à bout portant au niveau de la portière du conducteur, "sont extrêmement choquantes", a déclaré le ministre.
Emmanuel Macron a de son côté fait part ce mercredi en Conseil des ministres de son "émotion" après la mort de l’adolescent, selon le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. "Il a parlé évidemment de la famille, des amis, des Français", a indiqué Olivier Véran, ajoutant que le chef de l'Etat a également exprimé le "besoin d'avoir des réponses" et le "besoin que la justice fasse son travail".