La veuve d'un médecin de l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine qui s'est suicidé en février a déposé une plainte contre X pour harcèlement moral. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Une enquête préliminaire pour harcèlement moral au travail a été ouverte après le suicide en février d'un médecin de l'hôpital américain à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), établissement prisé des stars. Cette enquête a été confiée le 25 novembre à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a précisé à l'AFP le parquet de Nanterre, confirmant une information de France Info.
Elle fait suite à la plainte pour harcèlement moral contre X déposée le 30 juin au commissariat d'Asnières-sur-Seine par la veuve de l'anesthésiste-réanimateur. Ce dernier avait été retrouvé mort le 16 février dans sa voiture en forêt de Montmorency (Val-d'Oise).
"Ma cliente se pose des questions, elle n'a pas d'éléments particuliers, on est au tout début de l'enquête", a souligné son avocat, Me Benjamin Bohbot. "Ce geste, elle ne se l'explique pas, il n'y avait aucune raison dans la personnalité de son mari." "Elle se pose la question de savoir si ce n'est pas une pression démesurée dans son cadre professionnel qui l'a conduit à faire ça", a-t-il dit à l'AFP. "Elle n'est pas du tout dans une optique de vouloir trouver des coupables, elle est dans une logique de comprendre ce qui s'est passé."
"Je veux quitter cet hôpital. J'en ai ras-le-bol."
La veuve du médecin a également rapporté à France Info des échanges avec son mari, juste avant le drame: "Dans l'une de nos dernières conversations, il me disait: "Je n'en peux plus de toute cette pression. Je veux quitter cet hôpital. J'en ai ras-le-bol. Je fais mes gardes et on parle calmement de tout ça en vacances."" Mais "le lendemain, il ne nous a jamais rejoints".
Selon France Info, un rapport interne diligenté à la suite du suicide du médecin a mis en lumière des dysfonctionnements de management au sein du pôle anesthésie-réanimation. Contacté par l'AFP, l'hôpital américain a confirmé qu'une "commission interne" avait été mandatée après "cette disparition brutale" et que ses conclusions avaient été "communiquées à la famille", sans donner plus de précisions. "Nous collaborons avec les autorités mais on ne commentera pas davantage cet événement
intime et personnel", a-t-on ajouté de même source.
Fondé en 1906, cet établissement situé à l'ouest de Paris a acquis au fil des ans une forte réputation en accueillant stars, chefs d'Etat et dignitaires étrangers, de Jacques Chirac à Michel Polnareff en passant par Johnny Hallyday.