Le procès en appel des époux Balkany pour fraude fiscal débute ce mercredi 11 décembre à Paris. Le maire de Levallois-Perret a été condamné en première instance à 4 ans de prison et sa première adjointe, à 3 ans de prison (sans mandat de dépôt pour raison de santé).
Patrick Balkany comparaîtra détenu devant une des chambres financières de la cour d'appel de Paris, jusqu'au 18 décembre, son épouse et première adjointe Isabelle devant, elle, prendre place, libre, sur le banc des prévenus.
Ils sont poursuivis pour n'avoir pas payé l'ISF entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à 16 millions d'euros annuels, mais également d'avoir déclaré des revenus amplement sous-évalués entre 2009 et 2014.
Pour le tribunal, le couple aurait notamment dû déclarer la luxueuse villa Pamplemousse de Saint-Martin, qu'Isabelle Balkany avait tardivement reconnu posséder, mais aussi un somptueux riad à Marrakech, que le couple nie avoir acheté. Au total, les sommes éludées sont estimées à 4 millions d'euros, un montant vigoureusement contesté par la défense.
Refus des demandes de mise en liberté
Patrick Balkany, 71 ans, est incarcéré depuis sa condamnation, le 13 septembre, à quatre ans de prison pour fraude fiscale. Son épouse Isabelle, 72 ans, s'est vue infliger trois ans de prison, mais sans mandat de dépôt, eu égard à sa santé fragile.Un mois plus tard, les édiles étaient à nouveau condamnés, cette fois pour blanchiment aggravé, lui à cinq ans de prison avec un nouveau mandat de dépôt et elle à quatre ans d'emprisonnement.Lundi, la justice a refusé la dernière demande de mise en liberté du maire de cette commune cossue de l'Ouest parisien. La cour d'appel avait fait droit à sa première demande mais lui avait imposé le paiement préalable d'une caution de 500.000 euros, une somme qu'il dénonce comme "démesurée" et qui le contraint à "rester au trou".
Candidature à la mairie de Levallois
Tous deux ont été condamnés à dix ans d'inéligibilité et d'interdiction de gérer. Ils ont aussitôt fait appel, un recours qui suspend l'exécution de la peine. Sans attendre, Patrick Balkany a fait savoir, depuis sa cellule de la Santé, qu'il comptait mener la liste de la majorité aux municipales de mars.Si les Balkany restent très populaires à Levallois, leur volonté de rester "en première ligne" en dépit du lourd calendrier judiciaire qui les attend interroge désormais jusque dans leur camp: une des adjointes au maire, fidèle de la première heure, a démissionné lundi en plein conseil municipal, et appelé à "préparer la succession".
Car le couple n'en a pas fini avec les affaires judiciaires. Ils seront rejugés en février pour le volet blanchiment. Autre affaire, celle des chauffeurs de la mairie. Patrick Balkany est soupçonné d'avoir employé ses chauffeurs à des fins personnels, pendant les vacances. Il doit être entendu prochainement par la police judiciaire.